Interprofession volaille : « La difficulté ne viendra pas de nous. »
Véronique Elgosi, déléguée générale de la FIA.
Les Marchés Hebdo : L'Autorité de la concurrence donne un cadre légal à la construction d'une interprofession de la volaille française. Quelle contrainte représente-t-il ?
Véronique Elgosi : Nous travaillons déjà entre nous de façon beaucoup plus étroite que d'autres interprofessions à travers des comités interprofessionnels de la dinde, du canard, de la pintade et celui du poulet, le plus récent, ainsi que le Syndicat des volailles sous signes officiels de qualité. L'Association de promotion de la volaille française préfigure l'interprofession de la volaille. Il reste à intégrer la distribution et la restauration collective. Nous sommes déterminés ; la difficulté ne viendra pas de nous. 80 % des volailles consommées dans la restauration collective sont importées. La distribution est peut-être moins difficile à convaincre, avec l'aide des pouvoirs publics.
LMH : L'Autorité de la concurrence a relevé l'inefficacité même de l'entente pour laquelle les volaillers sont sanctionnés. Que va changer l'interprofession ?
V. E. : L'accord de renégociation du 3 mai 2010, pour être officiel, n'a rien changé. L'indicateur de prix que le ministre de l'Agriculture et la DGCCRF nous ont encouragés à mettre en place, a peu d'influence d'après l'Observatoire des prix et des marges. Pour autant, il sera peut-être possible de bâtir une relation gagnant-gagnant avec la distribution.