Interfel doit rendre l'offre plus accessible
Ambiance mitigée, hier, aux 30 ans d'Interfel. Alors que la mission du comité de pilotage stratégique se termine, mettant fin à la pratique de la chaise vide, la prise de conscience est générale sur l'ampleur de la tâche qu'il reste à accomplir pour défendre la rentabilité des entreprises du secteur et développer la consommation.
Gilles Vignaud, président intérimaire d'Interfel (son successeur sera élu lors du prochain conseil d’administration de l’interprofession), a rappelé hier en conclusion les enjeux sur lesquels les membres d'Interfel s'étaient mis d'accord pour l'interprofession : développer une spécificité française dans l'offre, conserver le potentiel de production, stimuler l'innovation («dont les objectifs ne sont pas au niveau de l'enjeu»), consolider les moyens d'identification des produits, accroître les services et l'accessibilité («enjeu du développement de la consommation de demain») et mieux valoriser l'origine France sur les points de vente.
« Nous n'avons pas vocation à gérer le marché», a-t-il poursuivi, insistant néanmoins sur la demande d'installation prochaine de l'observatoire des volumes et des prix, la reprise de l'audit de compétitivité par les pouvoirs publics et sur l'attention particulière portée à la réorganisation de la première mise en marché.
Michel Cadot, directeur du cabinet de Dominique Bussereau, a en partie répondu à ces attentes. Remerciant tout d'abord Gilles Vignaud de la part du ministre pour avoir redressé l'interprofession, il a annoncé une réunion de travail le 17 mai prochain sur l'observatoire des volumes et confirmé la reprise prochaine de l'audit de compétitivité et d'analyse de la filière fruits et légumes. Pour la réorganisation de l'amont du marché, le directeur du cabinet a encouragé la mise en place de sections interprofessionnelles de première mise en marché par produit. Concernant Viniflhor (l'ex-office des fruits et légumes), Michel Cadot a précisé que le choix des responsables serait fait d'ici 15 jours et que la structure serait mise en place avant le premier juin. Le représentant du ministère a par ailleurs conclu sur son soutien au PNNS et annoncé qu'un budget de 2 millions d’euros avait été débloqué pour l'année 2006.
Dominique Bussereau se sent également concerné par la question de l'accessibilité des fruits et légumes fortement mise en avant dans le PNNS 2. Il s'est d'ailleurs transformé en VRP pour négocier une opération de promotion des fruits et légumes de France dans et autour des aéroports de Paris au cours de la 2e quinzaine de mai.
Renaud Dutreil, ministre des PME, était également présent hier à l'assemblée générale d'Interfel, pour apporter son soutien à la filière. Il a annoncé qu'il signerait le 16 mai prochain rue de Lille la charte «fruits, légumes et société». Par ailleurs, il a informé qu'il souhaitait que la dotation pour investissement de 15 000 euros, en faveur des PME qui investissent dans le domaine de la sécurité alimentaire, puisse venir en aide aux commerçants et producteurs qui s'engageront dans le livraison à domicile de fruits et légumes (expérimentation avec les 250 détaillants engagés dans le réseau «Le Fruitier») .