Intérêt fort pour la nouvelle récolte
Les informations qui seraient de nature à influencer les cours à la baisse semblent moins écoutées par les opérateurs cette semaine. Par ailleurs, les inquiétudes inflationnistes incitent les investisseurs à miser sur les matières premières.
Les marchés des huiles et donc des graines évoluent dans une fourchette étroite en fonction essentiellement pour le moment des cours de l’or noir. Avec la tension qui faiblit sur l’Égypte, le pétrole se détend légèrement et le soja suit tout en restant à un niveau élevé. Pour les fondamentaux et donc l’offre et la demande, les opérateurs attendent la parution du rapport de l’USDA qui devrait marquer, en fonction de l’amélioration des conditions climatiques, une légère augmentation des récoltes à venir en Amérique du Sud par rapport aux dernières estimations.
Le soja manque de boussole et les cours peinent à choisir une direction. Après deux semaines de correction, le marché est reparti à la hausse en fin de semaine dernière, avant de faiblir au début de celle-ci. Les évènements politiques actuels poussent le pétrole vers des sommets et les huiles végétales en bénéficient. Les inquiétudes inflationnistes incitent les investisseurs à miser sur les matières premières. Et la tempête qui sévit dans les plaines américaines apporte son soutien au prix du tourteau de soja, le froid devant entraîner plus de consommation d’aliments dans les élevages. Les informations qui seraient de nature à influencer les cours à la baisse semblent moins écoutées par les opérateurs cette semaine.
Trêve argentine
La résolution du conflit dans le port de Rosario en Argentine soulage les chargeurs. Après avoir eu un effet haussier du fait du report d’activité vers les États-Unis, sa résolution momentanée devrait relâcher la pression haussière. L’obligation de trouver un accord pousse les syndicats à la négociation et le travail a repris. Les 45 navires en attente vont ainsi pouvoir être chargés. Toutefois, en cette année électorale, les opérateurs craignent particulièrement les grèves. Sans oublier le risque de contestation des producteurs toujours insatisfaits du régime d’exportation imposé par le gouvernement argentin.
La guerre des hectares est déclarée
Autre élément : le niveau de production de l’Amérique du Sud inquiète moins. En Argentine, la récolte sera inférieure à l’an dernier de 5 à 6 millions de tonnes (48,5 millions de tonnes selon la Bourse de Rosario) et inférieure aux espérances initiales, mais le potentiel a cessé de baisser et les opérateurs ont entériné un niveau de production en retrait (lire aussi page 14). Retrait qui sera finalement, selon les dernières estimations, compensé par une situation correcte au Brésil où, malgré les inquiétudes initiales, la production pourrait s’approcher de la performance de l’an dernier. L’Amérique du Sud ne fait plus le buzz et les regards se tournent vers les intentions de semis des producteurs nord-américains. La guerre des hectares est déclarée. Le cours du soja ne peut se désolidariser de celui du maïs et du blé, sans compter la concurrence avec le coton.