Inquiètude sur les contrôles
L'assemblée générale de la Fédération nationale des Appellations d'Origine Contrôlée (FNAOC) s'est tenue le 13 septembre à Pontarlier, à l'invitation du Mont d'Or. Elle regroupe 14 fromages AOC principalement situés en montagne ou en zones difficiles pour une production de 87 793 tonnes et 8 862 producteurs.
Plusieurs thèmes ont été abordés par le Président Bernard Pellicier (Beaufort), mais les plus importants restent celui de la réforme du contrôle et des relations avec l'Inao. Concernant les contrôles, Bernard Pellicier a tenu à rappeler une première différence entre les produits laitiers et les autres produits alimentaires sous AOC : « Il faut que soit bien pris en compte le fait que nous n'avons pas les mêmes produits que les autres AOC car les produits laitiers présentent la caractéristique d'une production quotidienne par rapport aux autres tels les fruits et légumes ou le vin qui sont sur des productions annuelles, ce qui entraîne des process différents. » Les producteurs sont sur la voie du choix de l'organisme qui va les contrôler. Alors qu'au début de la réforme, la tendance était plutôt de partir vers des organismes d'inspection, aujourd'hui, il semble que ce sont les organismes certificateurs qui emporteront le marché. Mais ceci ne va pas sans poser quelques problèmes pour des fromages spécifiques. Si pour les productions importantes, le contrôle est vécu comme une évolution naturelle, il n'en est pas de même pour certaines petites productions telles le Banon ou le Picodon. « Il existe une grande différence entre le Comté et nous, a prévenu le président du Picodon. Si le coût du contrôle est de 7 € la tonne pour le Comté , il est de 18 € pour le Pélardon et 50 € pour le Banon. Si on ne trouve pas de solutions, un grand nombre de producteurs vont quitter l'AOC. D'autre part, le Picodon existe en deux versions et je me demande comment des consommateurs pourront être suffisamment exercés pour juger un Pélardon méthode Dieulefit. Ceci pose également le problème de l'agrément. » Jean-Charles Arnaud, président du comité des AOP laitières, agroalimentaires et Forestières a répondu « que l'Inao était composé de producteurs» et que c’était aux producteurs d'expliquer leurs spécificités aux membres du Conseil agrément et contrôle afin que chaque particularité des produits puisse être prise en compte ».