Inquiétude autour de la réforme d'Ubifrance
Issu de la fusion du Centre français du commerce extérieur (CFCE) et de l'association du même nom en 2004, le périmètre d'Ubifrance va de nouveau évoluer avec l'intégration programmée des missions économiques. Cette synergie entre les services du ministère de l'Economie et Ubifrance, établissement public à caractère industriel et commercial, est évoquée depuis longtemps mais le calendrier de mise en place s'accélère.
Selon nos informations, le directeur général d'Ubifrance, Louis-Michel Morris, devrait quitter son poste d'ici la fin du mois de novembre, son successeur devant gérer le passage des effectifs de 500 à 1500 salariés. La requalification de tous les contrats (de droit local, expatriés, etc.) vers un contrat Ubifrance va demander un certain temps et risque de provoquer des remous.
30 à 40 missions rattachées à Ubifrance
Pour les entreprises, le changement sera moins visible mais néanmoins perceptible, puisque la finalité du regroupement est d'obtenir une entité plus opérationnelle, et moins centralisée. Les effectifs vont ainsi être allégés sur certains pays pour renforcer la présence dans les zones émergentes, comme la Chine, l'Inde, la Russie ou le Brésil. Le problème tient au tissu actuel d'entreprises exportatrices, très majoritairement tournées vers l'Europe.
Si la redistribution des effectifs d'Ubifrance sera sûrement bénéfique pour les zones à forte croissance, ces mêmes effectifs risquent d'être insuffisants sur les zones historiquement abordées par les PME françaises. Une autre interrogation concerne l'adéquation de l'offre française (produits alimentaires transformés) avec la demande locale. De 30 à 40 missions économiques devraient être rattachées à Ubifrance en 2009 et 2010, en attendant des modalités plus claires vraisemblablement dévoilées en fin d'année.
Un autre volet du redéploiement concerne l'analyse et le suivi des marchés, qui pourraient être déconnectés des missions économiques et être rattachés, avec d'autres fonctions régaliennes, à d'autres institutions comme le ministère des Affaires Etrangères.
Toutes ces décisions à venir laissent les personnels dans l'inquiétude, avec la perspective d'un plan social. Au siège parisien d'Ubifrance, la crainte porte également sur la décentralisation du coeur de l'activité, qui ne pourrait laisser que des fonctions de « back-office » dans la capitale. Enfin, le brouillard règne quant au périmètre financier à venir d'Ubifrance. L'intégration des missions économiques sous-entend celle de leurs crédits, mais les contours de cette réforme n'ont pas encore été rendus publics.