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Initia veut peser plus lourd dans la filière porc

Le GIE, veut redonner du poids aux groupements sur le marché et agir à la baisse sur le prix de revient.

Le GIE Initia n’en finit pas d’innover pour « représenter les intérêts des éleveurs », se félicite son président Jean-Lou Le Gall. Formé des groupements Léon-Tréguier, Porfimad (Finistère) et Poraven (Côtes d’Armor), Initia se contentait jusqu’à présent de mettre en marché les 2,7 millions de porcs charcutiers des 800 éleveurs des trois groupements. Ce poids lourd qui ne pèse pas moins de 17 % de la production bretonne et 60 % des cochons présentés au Marché du Porc Breton, pilote depuis avril une plate-forme d’exportation de porcs vivants vers les bassins européens les plus rémunérateurs (lire Les Marchés du 2 juin). Initia avait mené, seul, l’opération, en 2004. L’ensemble de la profession l’avait reprise à son compte pendant quelques mois.

Mais devant l’opposition des entreprises d’abattage, l’action régionale avait cessé. Initia l’a poursuivi au début 2005 pour conserver ses flux commerciaux, puis l’a ouvert à dix autres groupements. Aujourd’hui, l’opération porte en moyenne sur 7 000 porcs vivants exportés chaque semaine, soit 10 % des cochons présentés au marché du porc breton de Plérin (Côtes d’Armor).

Selon M. Le Gall, «l ’impact a été tel que le cours est remonté de moins de 1 euro en avril à 1,28 euro aujourd’hui (cotation du 9 juin). En dix semaines, les volumes manquent sur le marché ». Il précise, toutefois, qu’une raréfaction de l’offre se produit traditionnellement entre mai et juillet. Mais, par l’action de la plate-forme, les cours se sont redressés « trois semaines plus tôt que d’habitude », précise-t-il.

Les acheteurs des industriels au MPB ressentent mal l’opération d’exportation, car ils doivent immanquablement répercuter la hausse de la matière première sur leurs clients, selon Jean-Lou Le Gall. « Nous ne sommes pas contre les abattoirs, tout simplement nous voulons vendre nos produits aux plus offrants », ajoute-t-il.

Gagner aussi sur le prix de revient

En parallèle, Initia ouvre actuellement sa centrale d’achats en matériels, matériaux et noyaux nutritionnels et conseil pour fabriquer son aliment à la ferme à d’autres entreprises de production. « On peut gagner beaucoup sur le prix de revient, nous en faisons l’expérience depuis un an ». Des discussions sont engagées avec deux groupements.

Au-delà de ces actions collectives de l’amont pour sortir la production porcine de la crise, Initia se pose en défenseur du meilleur prix de revient et appelle d’autres groupements à le rejoindre. «I nitia représente actuellement 50 000 porcs par semaine, or pour avoir une influence en Europe, il nous faudrait doubler notre taille ». Si d’autres groupements rejoignaient Initia pour vendre en priorité au MPB, précise-t-il, le niveau de prix irait forcément à la hausse puisque, selon lui, les abattoirs s’approvisionnent d’abord en direct auprès des groupements et ne viennent au MPB que pour acheter les derniers cochons dont ils ont besoin.

70 000 porcs sont présentés (virtuellement) chaque semaine au MPB, les abattoirs contrôlés par Uniporc Ouest en Bretagne, Normandie, Pays de la Loire, Poitou Charente, Centre et Nord Picardie en traitent près de 380 000.

Quant à la plate-forme d’exportation de porcs vifs, elle ne devrait guère grossir plus car elle répond actuellement aux besoins des industriels acheteurs étrangers. En outre, il ne s’agit là que d’un levier activé uniquement lors que les cours bretons sont plus bas que les cours des autres bassins européens de production.

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