Initia justifie l’export de porcs vivants
Les dirigeants de la SAS Initia (Landivisiau, Finistère) ont une nouvelle fois légitimé, mercredi au Space, l’existence de leur plate-forme de vente de porcs à l’étranger. Via leur structure de vente (irrégulière) de cochons vers l’Allemagne, l’Espagne, les Pays-Bas ou la Belgique, leurs groupements partenaires (onze au total), tous de Bretagne, en retirent un bénéfice indirect. L’appauvrissement de l’offre sur un marché suscite automatiquement un redressement des prix.
Depuis le lancement de leur plate-forme de vente, en avril 2005, Initia indique avoir commercialisé « entre zéro et 4 000 porcs par semaine », sans plus de précisions. Ce volume représente au maximum 1 % des abattages hebdomadaires de la zone Uniporc Ouest (400 000 porcs). Mais il suffit à rapprocher les cours français des cours allemands, selon Jo Moal.
« En 2004 avant la mise en place de notre plate-forme, l’écart de prix était de 5,73 centimes du kilo de porc vif payé au producteur», a-t-il expliqué. Après le démarrage des exportations bretonne en vif, cet écart a été réduit à 1,98 centimes. Ramené à l’année, ce gain représenterait pour un élevage de 250 truies une augmentation du revenu annuel de 20 250 €.
Constituée en 2003 par trois groupements de producteurs – LT et Porfimad dans le Finistère, Poraven dans les Côtes d’Armor – pour mettre en commun leurs moyens commerciaux, Initia se distingue par l’affirmation d’un credo entièrement dévoué aux éleveurs. Elle leur propose une série de produits – matériels et matériaux – et de services -conseils en nutrition.
Initia commercialise aujourd’hui 2,6 millions de cochons par an venus de 650 élevages. C’est le premier apporteur au Marché du porc breton de Plérin (60 %) et le troisième groupement français. Pour les abatteurs, la plate-forme d’exportation d’Initia constitue une entorse au pacte qui a toujours voulu que les producteurs bretons destinent leurs animaux dans les outils présents sur leur territoire. « Certains d’entre eux nous ont accusé récemment de trahison économique, a rappelé Jo Moal. Les industriels connaissent parfois des difficultés. Mais c’est à eux de s’organiser. (…) A chacun son métier. Nous avons le droit d’être maîtres de la fixation du prix de nos cochons. »