Ingrédients : Saveur se renforce avec Nutrinal
Dans la foulée d’une réorganisation de son actionnariat (voir LM du 4 octobre), et conformément à sa nouvelle stratégie, le groupe Saveur a réalisé une opération de croissance externe il y a quelques semaines avec l’acquisition du fabricant d’ingrédients Nutrinal, basé à Weyersheim (Bas-Rhin), pour un montant non révélé. Elle renforce la position du groupe Saveur en France, notamment dans les ingrédients et produits fonctionnels destinés à l’industrie de la viande. Cette activité assure 50 % des ventes de Saveur, devant les préparations culinaires (35 %) et les produits nutritionnels (15 %).
En 2007, le chiffre d’affaires du groupe de Bréal sous Montfort (Ille-et-Vilaine) devrait se situer « légèrement en dessous de 59 M Eur » a indiqué aux Marchés Eric Terré, créateur et directeur de l’entreprise. En 2006, les ventes du groupe, qui dispose de deux implantations industrielles en France et d’une usine en Belgique, s’étaient élevées à 42 M Eur, et depuis plusieurs années les hausses atteignent régulièrement les deux chiffres. Mais pour l’exercice qui vient de débuter, les prévisions sont un peu plus sages, compte tenu des tensions sur le prix des matières premières, et la croissance du chiffre d’affaires ne pourrait que refléter une hausse des coûts, sans véritable croissance. Sur ce point les estimations sont plutôt de l’ordre de la fourchette haute 5-10 %. « Notre projet, c’est de la croissance externe. En 2008, cela peut paraître très présomptueux, mais à moyen terme cela se fera » affirme Eric Terré.
Passage de témoin
Les partenaires financiers qui viennent de céder la place arrivaient en milieu d’investissement, une situation peu propice à l’expansion rendue possible par l’arrivée de nouveaux actionnaires. « Nous avons cependant mené et validé cette opération de front avec les deux » se satisfait le directeur du groupe Saveur, qui va renforcer sa présence en France (près de 50 % de l’activité), devant l’Europe (40 %) et le reste du monde. Le taux de croissance au sein des activités de charcuterie est faible, mais des évolutions fortes s’opèrent au sein des familles de produits. « Le jambon connaît une très forte augmentation, tout comme la charcuterie de volaille. A l’opposé, les produits gras ne vont pas très fort » constate M. Terré. La valeur ajoutée que peuvent apporter les ingrédients apparaît comme une réponse au climat de consommation, « car si le libre service continue de croître, le volume de produits suit le chemin inverse » commente le directeur de Saveur.