Influenza : l’import-export diversement touché
Les exportations et importations françaises de viande de volaille s'étaient déjà affaissées sous le poids de la grippe aviaire, avant même la nouvelle, le 25 février, qu'un élevage français de l'Ain avait été contaminé par le virus asiatique, faisant du coup perdre à la France son statut de pays indemne d'influenza. Selon Ubifrance, reprenant les relevés des Douanes, les exportations de janvier et février 2006 sont en diminution de 20 % en volume et de 15 % en valeur par rapport aux deux premiers mois de 2005, et les importations en retrait de 7,4 % en volume et de 8 % en valeur.
Certains pays tiers n'avaient pas attendu que le cas français soit déclaré pour fermer leurs frontières. Ils se fondaient sur le fait que des oiseaux sauvages atteints de la maladie arrivaient en Europe. Mais les chutes de consommation expliquent aussi la baisse des ventes. Sur la principale destination des pays du Proche et Moyen Orient, les exportations ont diminué de 25 % en volume et de seulement 14 % en valeur, ce qui dénote un repli sur les contrats les plus qualitatifs. A noter que parmi ces pays, l'Arabie Saoudite a vu une légère progression de ses achats en France.
Les exportations vers les pays membres de l'UE à 25 ont diminué de 15 %, tant en volume qu'en valeur. Ces chiffres ne représentent que les prémices de la chute qui a suivi, du fait de l'embargo russe. Début mars, le ministère du commerce extérieur estimait que le tiers des exportations était touché. Du côté des importations, celles en provenance des pays de l'UE (les 9/10e des volumes), ont reculé de 7 % en volume et de 8 % en valeur au cours des deux premiers mois de 2006. Les importations en provenance des pays tiers ont d'avantage diminué, de 15 % en volume et de 13 % en valeur; un recul qui cache une progression de 10 % des préparations à base de viande de volaille.
Les préparations venant des pays tiers ont progressé de 50 %. Elles proviennent majoritairement du Brésil. Economiste à l'Itavi, Pascale Magdeleine assure que les prix brésiliens à la production (37 cts d'e d'après ses calculs) sont passés en dessous des prix de revient du vif (47 centimes) à cause de l'effondrement du marché. Celà laisse supposer des prix d'exportation cassés.