Industrie de la viande : comment éviter la saignée ?
Depuis plusieurs semaines, le monde des produits carnés bruisse de rumeurs concernant des établissements tournant à faible régime avec des marges de plus en plus serrées. Les Marchés ont demandé à Jean-Paul Bigard, président des entreprises françaises des viandes (Sniv-SNCP), si ce tableau correspondait à la réalité. « La réalité est malheureusement encore pire que celle-là. Toute l’industrie du porc et du bœuf se trouve dans la tourmente. Pour l’abattage-découpe de porcs, l’année 2011 s’était soldée par de lourdes pertes que nous avions évaluées à 100 millions d’euros. Comme nous n’avons obtenu aucune avancée et que la réduction de l’offre de porcs en Europe est forte, cette situation de crise s’est aggravée en 2012 », a-t-il répondu. En viande bovine, « là aussi, nos marges sont écrasées par le ciseau des prix. De plus, la réduction structurelle de l’offre, tant dans le cheptel laitier qu’allaitant, met plus que jamais en lumière les coûts de notre surcapacité industrielle. Ceci nous conduit à une perspective de plusieurs mois de crise très dure qui déboucheront, c’est certain, sur des restructurations », a poursuivi Jean-Paul Bigard. Mardi 2 octobre, son syndicat a mis en avant des pistes pour sortir de la crise. Quelques jours plus tôt, l’interprofession bovine avait annoncé le lancement d’états généraux. Mais à court terme, la seule issue pour l’industrie de la viande semble passer par des hausses de tarifs auprès de la distribution.