Indulgences
La seule bonne nouvelle du mois d’août est l’annonce par le pape du retour des indulgences plénières. Racheter dès ici-bas les fautes commises est beaucoup plus sûr que d’attendre le verdict du tribunal d’en-haut, dont la clémence n’est pas garantie et la jurisprudence mal connue. Nos responsables devraient eux aussi préférer le pardon souverain des offenses à l’anathème fulminant. Cela nous vaudrait, par exemple, moins de noms d’oiseaux au PS et de coups tordus à l’UMP, et des regards un peu plus francs à l’UDF. Vous me direz, c’est la même chose dans les organisations professionnelles et les entreprises où l’on exclut, rompt, rétrograde, dégrade, placarde, excommunie, décapite avec entrain. Raison de plus pour l’indulgence plénière. José Bové passe deux heures avec des spécialistes des OGM et confesse son erreur ? Indulgence plénière. La présidente de l’UFC se rend dans une exploitation de maïs irrigué et cesse de dire des bêtises ? Indulgence plénière. Et ainsi de suite : cherchez ce qui pourrait vous valoir, à vous, cette nécessaire indulgence. Pour moi, c’est tout trouvé : je devrais dire du bien de quelqu’un, par exemple d’un ministre, au moins une fois. Mais vous voyez, je n’y arrive pas : tant pis, je serai damné.