Inde et Thaïlande : chocs sur la crevette
Frappée par le tsunami, l’industrie de la crevette indienne et thaïlandaise doit aussi faire face aux sanctions commerciales américaines. Le 6 janvier dernier, la Commission du commerce internationale américaine (ITC) a en effet imposé des taxes sur les importations de quatre pays asiatiques (Thaïlande, Inde, Chine et Vietnam) et deux pays d’Amérique latine, estimant qu’ils vendaient leurs crevettes sur le marché américain à des prix inférieurs à leurs coûts de production. Pour la Thaïlande et l’Inde, qui ont subi le raz-de-marée, l’ITC a évoqué la possibilité de revoir à la baisse ces taxes s’établissant pour l’instant entre 5,79% à 6,82% pour la Thaïlande et entre 5,02% à 13,42% pour l’Inde. Un geste très attendu, notamment à New Delhi, pour qui le marché américain représente 40 à 45% des exportations. « Il est important que les Etats-Unis réfléchissent à l’abolition des taxes dans ce secteur», a réclamé Sudarshan Swamy, président de l’Association indienne des éleveurs de crevettes. L’Inde du sud a été particulièrement touchée par le tsunami. « L’approvisionnement va être retardé et il faudra investir pour reconstruire les fermes et les étangs qui ont été détruits», a-t-il ajouté. Un rapport de l’agence des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a estimé les pertes à 13 millions de dollars pour le seul état du Tamil Nadu.
En Thaïlande, l’un des principaux exportateurs de crevettes au monde, le raz-de-marée seul va coûter 500 millions de dollars au secteur. « Environ 30% des élevages ont été détruits», selon Somsak Paneetassayasai, président de l’Association de l’industrie de la crevette. A terme, les experts estiment pourtant que le tsunami sera plus facile à gérer que la politique commerciale américaine. « Avec le tsunami, on peut dire que tout reviendra dans six ou huit mois. Avec l’anti-dumping, on regarde à cinq ans», estime le Dr. Panisuan, président de l’Association thaïlandaise du surgelé.