InBev se fait mousser par les analystes
Les promesses formulées en mars 2004 à l’occasion de la fusion entre le Belge Interbrew et le brésilien AmBev se concrétisent pour les actionnaires à qui l’on avait annoncé une opération relutive. À la progression régulière du titre enregistrée depuis la fusion qui a donné lieu à la naissance du brasseur InBev s’ajoutent des perspectives de croissance encore plus élevées. Ces dernières émanent de plusieurs banques d’affaires qui sont nombreuses à avoir réévalué leur objectif de cours ces dernières semaines. Suite à la conclusion d’un accord exclusif signé avec le brasseur l’américain Anheuser-Busch. Goldman Sachs a réitéré lundi son conseil d’achat sur InBev, avec un objectif de 53 euros. Il y a quinze jours, avant même l’annonce de cet accord qui ouvre les portes de l’Amérique du Nord, le Crédit Suisse a relevé ses prévisions de 47 à 52 euros, en se basant sur les fondamentaux de l’entreprise, plus à même de faire grossir ses marges et ses ventes que les autres acteurs européens, dont la marge de manœuvre est limitée à la réduction des coûts. Il y a un moins, suite à la parution des résultats semestriels, c’est UBS qui avait lancé le mouvement en relevant de 49 à 53 euros l’objectif de cours, une orientation qui ne s’est pas démentie dans les faits. Depuis le début de l’année (et sur les 9 premiers mois), InBev a annoncé une croissance des volumes de 5,8 % (à 178 millions d’hl), pour un chiffre d’affaires en hausse de 7,7 % à 9,7 Mds Eur, particulièrement dynamique en Europe de l’Est et Amérique latine. Qu’elle est donc loin l’année 1996 où Interbrew traitait en année pleine 37,4 M hl, pour un CA de 2,3 Mds Eur. Aujourd’hui, le groupe constate une amélioration des marges dans toutes les zones géographiques, et entend se concentrer sur « l’amélioration des volumes et des produits par le biais de la croissance interne ». On voit mal les actionnaires, richement récompensés depuis 2004, décider d’une autre orientation.