INAO : un budget à la hauteur des compétences nouvelles
A l’occasion du conseil de l’Institut national des appellations d’origine contrôlée, qui s’est réuni jeudi, le directeur de l’INAO, Alain Berger, a annoncé l’augmentation de 46 % de la dotation publique de l’Institut. Cette dotation sera portée à 46 MF, le budget de l’INAO atteignant ainsi 62 MF, ce qui devrait permettre à l’Institut des appellations d’origine de faire face à l’élargissement de ses compétences en matière de produits laitiers et de quelques autres produits comme la Noix de Grenoble, le Chasselas de Moissac et autres huiles d’olive. Le décret fixant les nouvelles règles de l’INAO et en particulier la mise en place des autres comités et du comité permanent devrait paraître sans doute avant la fin de l’année, du moins en ce qui concerne les produits laitiers. Le conseil de l’INAO s’est également préoccupé de la situation du marché des vins AOC qui, sans être vraiment inquiétante, risque de poser certains problèmes en raison de l’importance de la production. Celle-ci atteint, pour la récolte 1990, un chiffre record de 23 M d’hl. A cette récolte exceptionnelle s’ajoute un stock à la propriété de l’ordre de 19,5 M hl, ce qui porte les disponibilités totales à 42,5 M hl. C’est beaucoup si l’on considère que les ventes intérieures se situent en moyenne un peu en dessous de 20 M hl et que les exportations ont tendance à stagner en volume et à diminuer en valeur compte tenu de la forte baisse du dollar.
Le directeur de l’INAO, à qui nous posions la question de savoir si la prochaine arrivée d’autres produits et en particulier des produits laitiers dans le giron de l’institut ne provoquerait pas quelques états d’âme aux professionnels des vins et spiritueux, piliers de l’INAO, pense que le rapprochement se fera dans de bonnes conditions car « l’esprit » AOC est déjà bien implanté dans le secteur des fromages. Avec l’esprit et l’argent, les principaux éléments de réussite pour l’extension du rôle de l’INAO paraissent donc réunis.