Ils ont dit
Sale temps pour les experts en diététique. Le Canard Enchaîné s'en prend vivement cette semaine (30/8) au docteur Jean-Marie Bourre, directeur de recherches à l'Inserm et membre de l'Académie de médecine. Interviewé dans Le Monde 2 (26/8), l'expert ès bien manger s'en était pris aux « terroristes alimentaires » et « à la phobie du gras » et avait prononcé des hommages appuyés aux mérites de la charcuterie, des céréales ou des œufs. Normal, persifle le journal satirique, l'homme occupe de nombreuses fonctions officielles auprès des professionnels, ce qui fait douter de son objectivité :
« président du comité scientifique du Centre d'information sur les charcuteries », « membre du conseil d'expert de la meunerie française », «expert auprès du Comité national de promotion de l'œuf», etc.
Autre star de la nutrition malmenée cette semaine : Patrick Serog. On se souvient que ce dernier avait lancé, avec son collègue Jean-Michel Cohen, un pavé dans la mare de la grande distribution en dénonçant la qualité médiocre des produits premiers prix. Le mensuel Que Choisirlui répond dans sa livraison de septembre, s'étonnant de son discours simplificateur et de sa propension à défendre les marques. « De là à dessiner une ligne de partage aussi nette entre articles de marque et premiers prix, il y a un pas que l'honnêteté empêche de franchir». Quant au chapitre sur la charcuterie « très louangeur pour la marque Herta », il « laisse sceptique sur l'objectivité des appréciations » de l'auteur, celui-ci travaillant pour ce fabricant.
Réplique de Mourad Kahoul au préfet des Bouches-du-Rhône : « y a un bateau avec des pirates je compte sur vous pour le faire partir. Ils se cassent ou on le casse». Un peu plus tard à un représentant de Greenpeace : « Mais tu fais quoi dans la vie, à part dire des conneries ?». Mourad Kahoul n'est pas un personnage des films d'Audiard mais le patron du syndicat des thoniers qui a fait sortir le Rainbow Warrior II des eaux du Vieux-Port de Marseille et dont Libérationa croqué le portrait mardi 29 août. Prolixe en propos très verts, cet homme haut en couleur, en tête de la révolte explique pourtant au journaliste de Libération qu'il a dû retenir ses troupes : « Un moment, ils voulaient tout brûler et envoyer le bateau par le fond. J'ai calmé les plus tordus. Y en a aussi chez nous, 20% pas blanc-bleu».
Au cours d'une présentation à la presse du prochain Space, Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA et de ce salon, a signifié qu'il n'offrirait pas de tribune aux futurs candidats à la présidence française. « C'est 15 euros l'entrée pour ceux qui n'ont pas reçu de carton d'invitation !», a-t-il glissé, conformément à la logique professionnelle du rendez-vous de Rennes.