Il y a urgence à stimuler l’engraissement en France
Conforter l’engraissement de bovins se présente comme un impératif aux yeux des éleveurs, des coopératives et des abatteurs. La cherté des aliments révèle la fragilité des ateliers d’embouche. Nombre d’éleveurs préfèrent se consacrer davantage à la culture et la vente de céréales. La réduction des exportations en vif nuit aux producteurs de bovins maigres à engraisser. La prochaine fin des quotas laitiers fait peser une menace supplémentaire sur la disponibilité à venir en gros bovins. Mais des initiatives voient le jour en faveur de l’engraissement. Le Cantal est un bassin de production de broutards où les éleveurs sont avant tout des naisseurs, très tournés vers l’export en vif, et où les aliments concentrés nécessaires à l’engraissement coûtent particulièrement cher. La SVA Jean Rozé prévoit d’y collecter 3 000 jeunes mâles salers en circuit court (13-18 mois pour 360 à 380 kg de carcasse) de début novembre à fin avril, grâce à des contrats couvrant les coûts de production. De son côté, l’association d’éleveurs Elvea 15-63 (pour le Cantal et le Puy-de-Dôme) suit avec intérêt les recherches techniques qui permettront de tirer le meilleur parti possible de l’herbe. Les industriels manquent d’animaux à abattre, mais aussi de circuits commerciaux assez sûrs pour contractualiser. Pour cette raison, McKey, principal fournisseur de steaks hachés pour McDonald’s, teste à l’intention de ses partenaires abatteurs une filière de génisses de races allaitantes élevées dans le centre de la France.