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« Il faut sauver les petits abattoirs »

Fort de son expérience à la Confédération de la boucherie (CFBCT), Charles Le Moign reprend son bâton de pèlerin à 67 ans. Sa mission au sein de la Fédération nationale des groupements d'achats et coopératives de la boucherie charcuterie française (Coobof) : agir pour le maintien des abattoirs de proximité et le développement des coopératives.

Les Marchés : Comment expliquer la remise en selle de votre organisation ?

Charles Le Moign : La Coobof n'a pu assumer son rôle de fédération animatrice à partir de 1999, par manque de moyens financiers. Mais, l'évolution économique de la filière viande a été telle, qu'il fallait réagir. Face à la situation critique des abattoirs de proximité, à la concentration des acteurs du marché de la viande et aux problèmes conjoncturels subis par les groupements ou coopératives de boucherie, les responsables de la Coobof et de la Confédération de la boucherie (CFBCT) ont décidé l'an dernier de mettre leurs moyens en commun, afin de faire face à cette situation déstructurante pour l'ensemble de la profession. Avec l'aide financière et logistique de la CFBCT et d'Interbev, la Coobof m'a engagé pour agir sur le terrain des abattoirs, à travers la Commission nationale, les pouvoirs publics régionaux, les responsables et utilisateurs d'établissements, et auprès des groupements et coopératives de boucherie.

LM : En quoi consiste votre mission ?

CLM : C'est de tout faire pour maintenir un maximum d'abattoirs de proximité. On compte 320 établissements pour animaux de boucherie sur tout le territoire. Un quart d'entre eux cumule les deux tiers de la production. Pour les autres, et particulièrement la cinquantaine d'abattoirs locaux, se mettre aux normes UE représente un défi. J'ai récemment travaillé aux établissements municipaux de Dax. Mon rôle a été de motiver les gens autour d'un projet commun. Un accord vient d'être trouvé avec la mairie pour le maintien en régie municipale. Les éleveurs de bœuf de Chalosse, les bouchers et grossistes y ont contribué. Je me bats pour que les petits restent, dans un monde écrasé par les grands groupes financiers. Quand un abattoir ferme, des fournisseurs, des petits grossistes disparaissent. Cela restreint la concurrence.

LM : Et que faites-vous pour les coopératives ?

CLM : Je vais me rendre en octobre dans les groupements ou coopératives, afin de prendre contact avec les responsables élus, administratifs ou commerciaux, et présenter les objectifs de la Coobof. Cela permettra de réaliser un audit, et de connaître leur état sur le plan commercial, financier, humain.

Il existe 7 ou 8 coopératives spécialisées en viande. 13 autres ont une activité dans la volaille, les produits de charcuterie, l'emballage, le petit matériel, la conserve. Ces 24 structures représentent environ 2 000 bouchers. Les deux leaders sont la Camva de Carcassonne (Aude), qui commercialise bœuf, veau, agneau et porc, et la Socoboma, coopérative des bouchers charcutiers de la Manche. Mon objectif est d'essayer de créer des synergies, que tout le monde profite de l'expérience des meilleurs.

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