Iboucherie explore la vente en ligne
Il y a un virus qui profite au commerce de la viande. C'est celui de l'informatique. Lancé fin avril, le site internet iboucherie.fr en est l'illustration. « Dès qu'on commence à être vu, à être cité dans les forums, la fréquentation explose de manière contagieus», raconte son propriétaire, Vincent Deshayes. Il compte aujourd'hui 2 500 inscrits en base de données. Les commandes sont au nombre de 20 à 30 chaque semaine et affichent une progression constante. Fils de boucher, ce jeune chef d'entreprise (36 ans) vit une carrière ascendante. L'installation date de 1993, avec la reprise du magasin familial. Depuis, l'affaire se développe grâce au rachat d'autres boutiques. Vincent Deshayes se définit avant tout comme un gestionnaire, un financier. Il est aujourd'hui à la tête de cinq boucheries, dont trois dans l'Essonne, une dans le Val-de-Marne, une autre en Seine-et-Marne, qui est adossée à un atelier de découpe semi-industriel de 2 000 m2 à Saint-Thibault des vignes. L'ensemble, chapoté par la holding Sogevac, pèse 10 millions d'euros et emploie 50 salariés.
Iboucherie constitue son nouveau moteur de croissance. « Je suis persuadé que l'achat en ligne est le mode de consommation de demain, avance-t-il. C'est inévitable. Tant pis, si la rentabilité n'est pas immédiate». Des chiffres lui permettent d'espérer. La boucherie virtuelle bénéficie d'un taux de recommande de 80 %. Une étude qualitative montre un taux de satisfaction de 100 %. Les clients sont même prêts à remplacer totalement leur boucher habituel.
Le site propose toutes les espèces de viandes et de nombreux abats. A cela s'ajoutent des produits traiteurs, en partenariat avec Stalaven. L'entreprise bretonne s'apprête à élargir son offre à la rentrée, avec des saucissons secs, pâtés, et jambons, qui complèteront les salades, pâtisseries salées et plats cuisinés.
Les commandes sont préparées chaque matin, pour une livraison le lendemain. Côté logistique, l'entreprise fait appel à Star's service, également partenaire de ooshop.com, «cybermarché» de Carrefour, et de Monoprix. Rien à voir avec natoora.fr, dont les livraisons de viande sont effectuées par Chronopost. Iboucherie vise 120 commandes par semaine d'ici à la fin de l'année. Au bout de deux ans, son objectif est de 200 par jour.