Huîtres : Vendée Naissain développe sa production
Stéphane Angeri, créateur et président de Vendée Naissain.
Si on fait comme il y a cinquante ans, la filière va disparaître. Il faut aller de l'avant et innover », lance Stéphane Angeri, créateur et président de France Naissain & Vendée Naissain. Les faits semblent lui donner raison. Son groupe a commercialisé l'an dernier 1,1 milliard de naissains d'huîtres creuses, des ventes plus que doublées par rapport à 2010. Son chiffre d'affaires s'élève à 15 millions d'euros, dont 20 % est réalisé à l'export. Ses produits d'écloserie ont le vent en poupe auprès des ostréiculteurs. « Ils leur offrent une sécurité d'approvisionnement, sont plus performants, ont une qualité plus homogène que le naissain sauvage et résistent mieux aux mortalités », affirme son dirigeant. Si les huîtres triploïdes, produites en écloserie, divisent la filière, elles remportent un vrai succès auprès des ostréiculteurs, qui peuvent vendre ces huîtres stériles, et donc non laiteuses, toute l'année. 70 % de la production de Vendée Naissain est aujourd'hui en triploïde.
Afin d'augmenter ses volumes et le confort de ses 70 salariés, la société a investi à hauteur de 10 millions d'euros (M€) sur la période 2010/2012. Un nouveau siège, deux nurseries, un bâtiment d'expédition et deux unités de criblage ont été construits à Bouin. 25 hectares de parcs ont été acquis à Jersey afin d'y développer le pré-grossissement, pour les clients qui veulent s'affranchir d'une partie de l'élevage. Résolument dans une dynamique de croissance, Vendée Naissain va investir 2 M€ dans deux nouvelles nurseries et du matériel de tri. Créé en 2011, son service R&D travaille sur la sélection alors que la mortalité touche désormais les huîtres adultes. Malgré ce phénomène, Stéphane Angeri se veut « positif » : « On arrivera à trouver un nouveau modèle ostréicole pour pérenniser la filière. »