Huiles, biocarburants : l’attrait du colza
Les performances techniques et commerciales du colza durant la campagne 2004-2005 ont renforcé l’intérêt des agriculteurs pour cette plante. L’an dernier, alors que la quasi totalité des grandes cultures, notamment céréalières, traduisait par des baisses notables de rendement les effets de la sécheresse, le colza affichait une insolente santé avec un rendement moyen national d’un quintal à l’hectare supérieur à la précédente, et déjà bonne, récolte. Avec 4,5 millions d’hectares, la production 2005 aura ainsi établi un record sans créer de problème d’excédent grâce au dynamisme du marché. Rémi Haquin, le président du Conseil central de l’ONIC, a confirmé récemment une tendance qui se profile dans les grandes régions céréalières, à un certain transfert de surfaces de céréales vers le colza. Si le marché de l’huile alimentaire a tiré le prix des graines vers de bons niveaux, il est certain que le développement de la production à des fins industrielles pour la carburation (diester) renforce les perspectives qui s’ouvrent à cette plante. Si l’on y ajoute la possibilité (dérogatoire et limitée pour le moment à fin 2007) d’utiliser l’huile brute obtenue sur l’exploitation dans les tracteurs, on conçoit bien l’engouement des producteurs pour le colza. Les prix de contrat pour les graines de colza à destination industrielle devraient être annoncés prochainement ; ils seraient de l’ordre de 240 euros la tonne, rendu usine, c’est-à-dire mieux que les cotations du MATIF aujourd’hui.