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Heineken modernise sans cesse l'ex-brasserie Pelforth


À Mons-en-Barœul (59), le site Heineken de 25 hectares dispose d'une capacité totale de fermentation de 247 000 hectolitres. Les bières produites sont orientées vers six lignes d'embouteillage, la toute dernière ayant été mise en ligne le 2 avril dernier. Avec une cadence de 65 000 bouteilles par heure et au top de l'automatisation, elle conditionne la Heineken en canettes. 264 salariés travaillent sur ce site largement automatisé (mise en packs, en palettes, transfert des palettes par robots...).
Avec la mise en service de sa toute dernière ligne de conditionnement ultramoderne destinée aux canettes de 25 et 33 centilitres à Mons-en-Barœul, Heineken s'adapte aux schémas logistiques de ses clients. Reportage.

L'ancienne brasserie coopérative de Mons-en-Barœul (59), devenue brasserie du Pélican puis brasserie Pelforth, arbore maintenant la bannière Heineken. C'est l'un des trois sites industriels français du groupe hollandais d'où les premières bières Heineken sortirent en 1990. Depuis, cet énorme site s'est sans cesse modernisé.

Difficile de discerner les bâtiments historiques dans cette véritable forêt de cuves cylindro-coniques. Les trois étages avaient pourtant fière allure avec leur toit couvert de tuiles flamandes et leur cheminée circulaire en briques rouges. Mais le temps a passé et des pages se sont tournées. La salle de brassage de type bavarois construite en 1928, a même cessé toute activité en 2006. La poussière a désormais recouvert les chaudières en cuivre, tandis que le filtre-presse à reverdoir et le refroidisseur Baudelot ont été démontés.

Presque à saturation

Construit dès 1966 aux côtés de l'ancienne brasserie coopérative sur une surface de 20 hectares, le site en compte aujourd'hui 25. Dans cette zone industrielle toute proche du centre urbain lillois, Heineken investit dans son process depuis 1986, année de la reprise de la brasserie Pelforth par le Hollandais. La brasserie possède une capacité maximale de production de 3,5 millions d'hectolitres (Mhl). « Nous n'en sommes pas très loin », fait remarquer Pascal Sabrié, le président d'Heineken France, rappelant que le groupe y a investi 30 millions d'euros (M€) depuis 2009. Rien que l'an passé 9,5 M€ ont été consacrés à une nouvelle ligne de conditionnement et Heineken prévoit encore d'investir 18,5 M€ d'ici à 2016.

50000 tonnes de malt nécessaires par an

Pour fabriquer de la bière, il faut de l'eau (il existe six forages sur le site) dont la qualité prime dans l'élaboration du produit fini, mais surtout des matières extraites du malt lors de la phase du brassage… et qui seront transformées durant la fermentation.

À Mons, ce sont 50000 tonnes de malt qui sont nécessaires chaque année à la fabrication des marques brassées sur le site, parmi lesquelles la Pelforth, la George Killian's, la Heineken et la Desperados. Les malteries Soufflet ou Malteurop sont à proximité.

À raison de douze brassins par jour, le brasseur y prépare le moût, mélange d'eau et de farine introduits dans les nouvelles cuves (installées en 2006). « C'est le savoir-faire des hommes ainsi que la recette qui donne tout le caractère à la bière », explique Maxime Petitcolin, responsable du brassage. Filtré une première fois sur l'un des deux filtres-presses pour en séparer les drèches d'un moût titrant 160 grammes de sucre au litre, le liquide est envoyé dans les chaudières à ébullition dans lesquelles sont ajoutés quelques kilos d'extraits de houblon pour 1000 hectolitres (hl). « C'est la petite touche du brasseur », rajoute-t-il.

Après refroidissement du moût, le liquide est envoyé en cuves de fermentation. « Nous disposons d'une capacité totale de fermentation de 247 000 hectolitres, soit 39 tanks de 5 000 hl et 26 tanks de 2 000 hl. Cette étape revêt une importance extrême. C'est là où la levure donne sa typicité à la bière en libérant les composants aromatiques. C'est la véritable signature du brasseur. »

Pour la Heineken, on peut monter à 28 jours de fermentation (14 jours de fermentation active et 14 jours de garde). Puis viennent les étapes de la maturation du précieux breuvage. Trouble à cet instant-là, il devra être filtré pour donner une bière brillante et claire, prête à être embouteillée.

Automatisation maximale

Les bières, produites par la plus grosse des trois brasseries françaises du groupe hollandais loin devant « La Valentine » de Marseille (1,4 Mhl) ou la brasserie de Schiltigheim (1,1 Mhl), sont ensuite orientées vers les six lignes d'embouteillage. La toute dernière a été mise en service en avril dernier. Avec une cadence de 65 000 bouteilles par heure et au top de l'automatisation, elle ne conditionne que de la Heineken.

Sous le vaste hall d'embouteillage, sont disposées : une ligne fûts (20, 30 et 50 litres) avec une capacité de remplissage de 780 fûts par heure ; deux lignes bouteilles (l'une de 70 000 bouteilles par heure et l'autre de 48 000 bouteilles par heure) ; enfin une ligne boîtes – unique en France – qui conditionne 65 000 boîtes par heure et une ligne de 5 000 bouteilles par heure permettant d'em-bouteiller les innovations.

Actuellement, 264 salariés travaillent sur un site où le conditionnement a été largement automatisé (mise en packs, en palettes, transfert des palettes par robots…). Ils étaient encore 550 en 1999, alors que la brasserie produisait 3,2 millions d'hectolitres !

Quinze ans plus tard, l'ancienne brasserie Pelforth qui fêtera ses 50 ans de présence à Mons en 2016, est revenue à son niveau de production de l'année 1999… mais avec 286 salariés de moins.

PRÉCURSEUR DES BIÈRES DE SPÉCIALITÉ

Avec la Pelforth Pale et la Pelforth Brune, et surtout avec la George Killian's, Pelforth fut précurseur sur le créneau des bières de spécialité. Brassée sur le site depuis 1975 – selon un contrat passé avec un couple de brasseurs irlandais (George Killian et Phoebe Lett son épouse) – cette bière rousse était brassée en fermentation haute (la levure est traitée à des températures variant entre 12 à 20 °C). La rencontre du dirigeant de Pelforth de l'époque (Jacques Bonduel) et de ce gentleman brasseur assura la brasserie d'une position des plus solides. Car en 1982, la bière rousse George Killian's représentait 10 à 20 % des bières de spécialité françaises.

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