Haute voltige pour les cuistots de l’armée de l’air
Depuis hier, le centre d'instruction naval de Querqueville (Manche) connaît une activité débordante. Rien à voir avec la menace de guerre contre l'Iran brandie par Bernard Kouchner, mais tous simplement en raison du concours Cuisin'Air 2007, qui aura lieu en novembre à Talence. Il voit s'affronter une trentaine d'équipes de cuisiniers issues des différentes bases aériennes du territoire.
Chaque équipe de 2 candidats dispose de trois heures pour réaliser 8 assiettes de plat chaud et de dessert sur un thème donné, à l'aide d'un panier de vivres communiqué à l'avance. « Le repas confectionné est de type festif, et doit pouvoir être adapté en collectivité, à l'identique des prestations délivrées chaque jour dans les organismes de l'armée de l'air » précise le règlement du concours.
Au terme de ces deux jours d'épreuves, les 8 équipes les mieux classées seront sélectionnées pour la finale de l'épreuve, le 20 novembre au lycée de Gascogne à Talence (Gironde). Ce concours, destiné à valoriser les métiers de la restauration en interne ainsi que les relations entre l'armée et l'Education Nationale, s'inspire largement du Gargantua, le concours organisé par le CCC. La collaboration a d'ailleurs été de mise entre l'armée et le Comité de coordination des collectivités, sur l'organisation, l'assistance technique ou encore le règlement.
Dans les jurés chargés d'attribuer des notes aux réalisations (qui composent un jury technique suivi d'un jury de présentation et de dégustation) figure notamment Thierry Roussel, chef de cuisine des prestations particulières de la base aérienne 117 Paris et vainqueur du mondial des chefs lors du salon Equip'Hôtel en novembre dernier.
Des marchés privés en région
Ce challenge ouvert aux personnels de l'armée de l'air (militaires ou civils) permet de lever le voile sur les activités de restauration de la branche aérienne de l'armée. Il fait aussi figure d'entraînement en comparaison de la charge de travail quotidienne des équipes en présence.
Chaque année, 15 millions de repas sont servis au sein de 78 lieux de restauration en métropole. 1,5 million de repas est également assuré hors métropole sur les sites d'outre-mer et les théâtres d'opérations comme au Tchad et au Kirghizstan. Au total, 3 400 personnes oeuvrent pour la restauration, qui représente un chiffre d'affaires de 68,5 M Eur. Les achats « sont désormais réalisés en majeure partie par l'économat des armées (60% environ du total), le restant étant réalisé auprès de fournisseurs privés dans le cadre de marchés passés au niveau régional et dans certains cas par les bases aériennes elles-mêmes » indique l'armée de l'air. Lors de la mise en place d'opérations extérieures, elle a la possibilité d'envoyer dans des délais très courts une structure de restauration capable de subvenir à un effectif important. En 2003 pour l'opération Artémis en République Démocratique du Congo, 1 700 repas/jour ont été assurés de cette manière.