Haute tension sur les cours
Malgré l’importance du stock de report annoncé par le conseil international des céréales, qui permettrait un marché beaucoup mieux équilibré, les prix sont restés globalement tendus, à leurs plus hauts niveaux depuis le début de la campagne.
Période du 20 au 25 janvier. Après le rapport du département américain de l’Agriculture (USDA), commenté dans notre dernière chronique, c’est celui du CIC, conseil international des céréales, qui a revu en hausse le stock mondial de report de blé. Si l’USDA prévoyait une modeste augmentation du stock grâce au report de départ (0,5 million de tonnes) et annonçait une baisse de récolte, le CIC rehausse de 3 millions de tonnes (Mt) son estimation de fin novembre (pas de rapport en décembre), en la portant à 647 Mt. Loin derrière les récoltes 2009-2010 et 2008-2009, ce stock de report en fait néanmoins le troisième plus gros volume jamais enregistré. Par ailleurs, le CIC confirme une progression des surfaces en blé dans le monde de 3 % et, se livrant à une extrapolation des rendements moyens passés, envisage, avec toutes les réserves d’usage à cette période de l’année, une récolte 2012 de 670 Mt. Compte tenu de l’importance du stock de report annoncé, les disponibilités pour la campagne 2011-2012 permettraient un marché beaucoup mieux équilibré.
Flambée du blé dur
Ces nouvelles n’ont pas altéré la vigueur des prix qui, malgré quelques fluctuations quotidiennes, sont restés globalement tendus, à leurs plus hauts niveaux depuis le début de la campagne (voir la colonne ci-contre).
Le marché international reste fortement demandeur, notamment le bassin méditerranéen, les achats du Maghreb en particulier, se multipliant sous la pression des évènements politiques dans la région. C’est vrai pour le blé tendre mais aussi pour le blé dur dont les prix ont flambé.
Les exportations de blé sur le marché mondial sont de plus en plus le fait des États-Unis, ce qui était prévu compte tenu des importantes réserves de blé meunier dont disposent ce pays, alors que les ressources européennes se réduisent. Pour la semaine achevée le 13 janvier, les exportations américaines de blé ont atteint 1,14 Mt et celles de maïs, 1 Mt. Les ventes américaines sont par ailleurs facilitées par la baisse du dollar par rapport à l’euro.
Compétitivité du maïs
Dans l’Union européenne, les délivrances de certificats d’exportation se sont sensiblement ralenties la semaine dernière ainsi que les embarquements, mais l’activité en portuaire guide toujours le marché avec les besoins d’approvisionnement des silos maritimes. Sur le marché intérieur, les meuniers comme les Fab demandent une réduction des droits de douanes à l’importation.
Le maïs a suivi le blé dans sa hausse, mais garde par rapport à celui-ci une bonne marge de compétitivité que les fabricants d’aliments exploitent. En revanche, les possibilités à l’export vers l’Union européenne restent bridées par les importations de maïs pays tiers, en particulier de maïs ukrainien, très agressif. Les demandes de certificats d’importation de maïs dans l’UE depuis le 1er juillet atteignent 3,4 Mt et pourraient doubler d’ici à la fin de la campagne.