Hambourg renforce sa place de second port européen
Le port de Hambourg poursuit sa croissance à plus de 5 % durant le premier semestre 2007. Avec 69,5 millions de tonnes de produits vrac et 4,8 millions de containers (containers standards de 20 pieds soit 47,5 Mt) transbordés, il conserve sa seconde place européenne juste derrière Rotterdam. Le flux de containers enregistre une augmentation particulièrement forte, avec +14,3 % par rapport au premier semestre 2006, tant à l’importation qu’à l’exportation.
L’ensemble des ports de l’Europe du Nord (dont Rotterdam, Gand et Brême) enregistre sur la même période une croissance de 13 %. Ces flux démontrent non seulement la vigueur du commerce extérieur de l’Allemagne mais aussi l’explosion des marchés en Chine, en Extrême-Orient comme dans les pays de la mer Baltique. Ainsi les échanges de Hambourg avec la Fédération de Russie enregistrent +33 % ce premier semestre. Celle-ci en profite pour passer de la quatrième à la troisième place de ses partenaires économiques, la Chine restant en première place. Le seul segment en déclin est le vrac solide (-25,5 %), en raison principalement de la baisse des exportations de céréales (-48 %) alors que l’importation tant de graines oléagineuses que d’huiles alimentaires progresse.
Outre son aspect très industriel, le port de Hambourg est également un port de croisière : 42 bateaux sont déjà venus ce premier semestre pour un total de 89 attendus cette année (140 000 visiteurs). Le Queen Mary II a d'ailleurs fait escale pour la 9e fois le 27 juillet dernier. N'oublions pas que Hambourg a une longue tradition de transport de passagers puisque quelque 6 millions d'Allemands et d'Européens de l'Est ont immigré via ses installations en Amérique du Nord au XIX et au XX siècle. C'est de là que vient le fameux Hamburger, un steak haché qui constituait leurs repas à bord.
Pour Hendrik Lorentz, directeur du service Marketing du Port de Hambourg : « le principal avantage du port de Hambourg est sa situation géographique en amont de la rivière Elbe, (à 100 km de son embouchure) ce qui réduit les frais d’approche, et son statut de centre d’activité au sein des chaînes logistiques complètes avec ses connexions nombreuses avec le fer, la route, le fluvial… Jusqu’à présent, nous avons pu gérer le flux croissant des containers sans augmenter les délais de transbordement ». Et les plans d’investissement devraient permettre au port de passer de 8,5 à 18 millions de containers d’ici 2015, grâce au réaménagement de la quasi totalité des terminaux et au creusement de la rivière pour laisser d’encore plus gros navires remonter jusqu’au port de la ville. « Il faut s’affranchir de l’effet marée, encore perceptible ici » complète le dirigeant. « En effet, durant la seule année 2006, 1 174 bateaux de plus de 12,8 m de tirant d’eau sont passés au port. Or, lorsqu’ils sont pleinement chargés, ils sont dépendants des marées ».
Premier port mondial de café
Premier port européen d’importation de café, Hambourg a donc naturellement une position centrale dans le marché international de cette denrée. Centre des cargaisons destinées aux marchés scandinaves et voie d’entrée pour l’Europe de l’Est comme pour l’Europe Centrale, le port a traité en 2006 plus de 1,1 million de tonnes de café vert, dont 99 % dans quelque 54 000 containers. Les volumes à l’importation flirtent avec 710 000 tonnes quand l’exportation en fait à peu près la moitié (427 000 tonnes). Les grains verts sont traités dans la nouvelle unité de NG Kala Hambourg qui voit passer 9 millions d’équivalents sacs de 60 kg par an (dont un tiers pour l’Allemagne, le reste étant réexporté en Europe). « Pour améliorer la logistique, nous avons mis au point un nouveau système de containers de vrac : au lieu de ne transporter que 19 tonnes de grains quand ils sont conditionnés en sacs, nous plaçons les grains directement dans le container qui peut ainsi transporter 21,5 tonnes, tout en les protégeant de l’humidité grâce à une sorte de grand sac unique » souligne David Southard.
L’unité a aussi développé avec son fournisseur de matériels, Kahl, un traitement par sprayage d’eau sur les grains de robusta. « Traditionnellement, vous avez peu de consommation de robusta en Allemagne car nous sommes amateurs du meilleur. Il est possible d’améliorer sa qualité grâce à ce sprayage qui lui permet de développer ensuite des arômes très proches de ceux de l’arabica lorsque les torréfacteurs le mettent en œuvre ». Développée en 2006, cette technologie permet de proposer une nouvelle solution pour utiliser du robusta, moins coûteux et habituellement mélangé à hauteur de 15 ou 20 % avec de l’arabica afin de neutraliser son amertume. Le marché du café bio reste faible, aux environs de 4 à 5 %.
Hambourg est également le premier port allemand pour les fèves de cacao (223 000 tonnes de flux par an dont 144 000 tonnes importées).