Aller au contenu principal

H5N1: le Maghreb manque de moyens

Les pays d'Afrique du Nord manquent de moyens pour parvenir à un niveau adéquat de surveillance et de lutte contre la grippe aviaire, ont constaté des experts réunis en Tunisie sous l'égide de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

« Les compétences sont là. Le niveau de connaissances est satisfaisant. Mais le manque de moyens est flagrant», a résumé un délégué de la FAO, Arnaud Le Menach, dans un entretien en marge de la réunion des experts réunis en Tunisie. Evoquant un besoin pressant de ressources financières pour l'acquisition d'équipements, de matériels et produits de laboratoires ou encore de logiciels, M. Le menach a rappelé une demande de la FAO aux bailleurs de fonds internationaux « pour mettre en place des projets conséquents» dans la région. Il se faisait l'écho d'un constat établi à Hammamet, au sud de Tunis, lors de discussions et ateliers ayant réuni cette semaine des représentants de quatre pays d'Afrique du Nord (Algérie, Maroc, Mauritanie, Tunisie) et de Djibouti.

Une conférence de donateurs pour l'Afrique est prévue en décembre, alors que les besoins du continent pour assurer un niveau satisfaisant d'intervention sont estimés à 700 millions de dollars.

Des scientifiques britanniques, français et tunisiens ont animé la conférence organisée par la FAO dans le cadre de son programme d'«aide d'urgence pour la détection rapide et la prévention de la grippe aviaire en Afrique du Nord». A l'exception de Djibouti, où le H5N1 a été détecté sur trois poules dans un élevage privé, les pays maghrébins participant à la réunion sont indemnes, selon les experts. « Aucun cas n'a été detecté à ce jour, mais la menace persiste. Et le virus peut se répandre tant qu'il y aura des foyers dans des régions proches et des échanges commerciaux contrôlés ou non», a noté M. Le Menach. « La surveillance doit être le maître mot et pouvoir continuer de manière rigoureuse», a-t-il ajouté.

La Tunisie et le Maroc sont situés sur deux des trois principaux couloirs de migration saisonnière Nord-Sud et aucun cas n'a été détecté dans la région. Les participants ont conclu « à la nécessité, plus que jamais, d'une épidémiologie rigoureuse, pratique, utile et exploitable pour tous». Durant six jours, vétérinaires, épidémiologistes et ornithologues ont testé leurs capacités de mettre en place des plans d'intervention d'urgence en cas de contamination, à travers la migration ou le commerce des oiseaux sauvages. Ils ont mesuré l'importance des réseaux vétérinaires et des bases de données. Le comportement des oiseaux aquatiques migrateurs, les techniques de prélèvements, de comptage, de bagages et d'indentification ont fait l'objet de démonstrations pratiques effectuées sur des plans d'eau à Korba et Menzel Temime, dans la région du cap Bon (Nord-Est). Des flamants roses bagués en France, en Italie, en Espagne et en Turquie ont pu être contrôlés et des techniques testées pour capturer les oiseaux sans les tuer. « L'idée est de continuer à contrôler dans la rigueur mais sans psychose», a indiqué à l'AFP Hichem Azafzaf, représentant de Wetlands International.

Les plus lus

Œufs : le bond des importations européennes vient d’Ukraine, mais aussi de Turquie

L’évolution des prix des œufs français, au 19 décembre 2025, expliquée par le journal Les Marchés, qui publie trois fois par…

Gilles Huttepain, Vice-président de l'interprofession Anvol
Le poulet chinois s’impose en Europe, la volaille française alerte

La filière poulet française s’inquiète d’un afflux inédit en provenance de Chine, qui dégage ses surplus de filets de poulet…

douanier chinois devant un ordinateur
Viande bovine : la Chine enquête toujours sur ses importations et pourrait les limiter

Les résultats de l’enquête chinoise sur les perturbations de son marché intérieur de la viande bovine par les importations ne…

poules rousses en cage dans un élevage
Interdiction des poules en cage : « c’est le bon moment pour agir »

Des députés français demandent la Commission européenne d’inscrire l’interdiction de l’élevage de poules pondeuses en cage…

Anvol analyse volailles
Poulet : la hausse de 3,7 % de la production française ne suffit pas pour répondre à la demande

La consommation de volailles, et en particulier de poulet, poursuit sa progression amorcée depuis plusieurs années. Les achats…

Dinde en élevage
« La production de dinde est stable en 2025, c’est une bonne nouvelle »

Après plusieurs années de recul, la filière dinde semble retrouver de la stabilité dans les abattages en France. Malgré une…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio