Guillaume, ministre de la relance agricole
Jacques Chirac a enfin constitué son gouvernement. Le choix de François Guillaume comme ministre de l’Agriculture a suscité dans le monde agricole des réactions mitigées. Parmi ceux qui applaudissent, on trouve ceux qui pensent que la nomination du président de la fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) comme ministre de l’Agriculture est la meilleure chose qui puisse arriver au monde agricole après cinq années d’incompréhension et de prises de bec et plusieurs années de turbulences économiques qui ont eu de graves répercussions sur l’économie agroalimentaire. Les syndicalistes majoritaires pensent qu’on ne peut trouver mieux pour défendre leurs dossiers. François Guillaume a la dimension des problèmes, le soutien de Jacques Chirac qui a voulu associer au sein du gouvernement quelqu’un qui a la connaissance des hommes, une notoriété exceptionnelle, des compétences réelles, une maîtrise des problèmes européens, une ouverture internationale. François Guillaume a, selon eux, tous les ingrédients en main pour réussir un parcours d’excellent ministre si le nouveau gouvernement parvient à résister assez longtemps aux complications cohabitationnistes.
En revanche, nombreux sont ceux qui déclarent que la pire des choses, dans un gouvernement, est de confier le ministère de l’Agriculture à un agriculteur. De toute manière, ajoutent-ils, François Guillaume va au suicide, il se coupe du syndicalisme à qui il devra faire avaler un tas de mesures impopulaires. Quant aux syndicats minoritaires, ils se frottent les mains : ils comptent enregistrer l’entrée de nouveaux adhérents mécontents du gouvernement. A la FNSEA, on a pensé hier à la succession de François Guillaume. Raymond Lacombe devrait devenir président de la FNSEA. Le prochain Congrès de la FNSEA, qui aura lieu à Brest les 8, 9 et 10 avril, ne manquera pas de piquant. Le ministre et ex-président y dévoilera sans doute sous les acclamations sur les grands projets pour la relance de l’agriculture. »