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Grossistes : « Le salut passe par le service »

Après avoir été près de 20 ans à la tête du syndicat des grossistes commissionnaires négociants en viandes de Rungis, Guy Eschalier vient de passer le témoin. Retour sur un long mandat, ponctué par des crises et de grands travaux.

LM : Pourquoi avoir mis un terme à vos fonctions de président du syndicat ?

Guy Eschalier : J'ai 85 ans. Dans la conjoncture actuelle, il est indispensable de confier la présidence à un chef d'entreprise actif. La filière viande traverse des difficultés, comme beaucoup d'autres, en lien avec la crise du pouvoir d'achat. Tout le commerce alimentaire voit son activité baisser. Les entreprises doivent se battre de plus en plus. Elles ont intérêt à se diversifier, à apporter du service, de la valeur ajoutée. Pour cela, notre syndicat a besoin de sang neuf et de dynamisme. De nouvelles actions de communication sont nécessaires, visant la recherche de nouveaux clients. Quant à moi, je ne me retire pas complètement et donnerai un coup de main à mon successeur Pierre Simiou, président de Busnel Brévier, tant que mes capacités physiques et intellectuelles me le permettront.

LM : Que retenez-vous des grands évènements qui ont ponctué votre mandat ?

Guy Eschalier : Le déclenchement de la crise de l'ESB en 96 a nécessité une réaction rapide pour redonner confiance au consommateur. Cela s'est fait par l'intermédiaire de nos clients artisans bouchers, restaurateurs et collectivités. On a été capables de leur fournir les documents prouvant l'origine française des viandes. Peu de temps après, le chantier de modernisation du Pavillon de la viande à Rungis était lancé, avec comme objectifs la mise aux normes et l'obtention de l'agrément sanitaire. Sans cela, nos entreprises auraient disparu : la concurrence avait déjà investi. Trois mois après l'inauguration du V1P, le 12 juillet 2000, est survenue la deuxième crise de l'ESB. La consommation de viande bovine ne s'en est pas complètement remise. Quand une crise majeure intervient, les volumes s'effondrent, puis se redressent peu à peu, mais jamais en atteignant leur niveau antérieur.

LM : Comment voyez-vous l'évolution du métier ?

Guy Eschalier : Aujourd'hui, mieux vaut ne pas attendre que le client vienne. La démarche commerciale doit être plus performante. Il faut vendre ce dont l'artisan a besoin, dans les conditions qui lui conviennent. De moins en moins de bouchers assurent eux-mêmes le transport de la marchandise : c'est lourd de trimbaler un quartier de viande et ça se fait tôt le matin. D'où l'importance d'effectuer la livraison. Le salut passe par le service. On est confronté à une baisse du nombre de bouchers, en raison de difficultés à trouver des successeurs, et à une diminution de leur moyenne d'achat. En parallèle, la filière bovine suscite l'admiration pour sa traçabilité complète de l'éleveur au consommateur. De nombreux visiteurs nous le disent, à Rungis. Mais, il faut bien reconnaître que tout cela a coûté énormément d'argent. Y avait-il nécessité ?

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