Grosse claque pour Bongrain

Les problèmes récurrents enregistrés par le lait en France ont fini par atteindre Bongrain. Épargné jusque-là grâce à son portefeuille de marques (Caprice des dieux, Fol Epi, etc.) et sa forte présence à l'international (la moitié de ses ventes), le groupe a perdu près de 10 % en bourse suite à la publication de ses résultats semestriels. Au terme de l'exercice 2004, les dirigeants du fromager avaient estimé que la force des marques et la qualité des produits « devaient conduire à résister dans un contexte peu favorable, notamment en France». Une analyse en partie contredite par les chiffres annoncés la semaine dernière, avec un chiffre d'affaires en très légère hausse (1,622 Md Eur, +0,9 par rapport à 2004) qui n'a pas réussi à masquer la forte baisse du résultat opérationnel (53,8 M Eur, -20,7 %) et la dégringolade du résultat net, à 17,6 M Eur (-48,3 %).
Les analystes n'ont pas hésité à sanctionner sévèrement le titre, d'autant que la direction a laissé entendre un maintien des facteurs négatifs. « Le début du second semestre 2005 a connu un bon niveau d'activité. Cependant, la plupart des facteurs de coûts défavorables constatés au 1er semestre persisteront jusqu'à la fin de l'année. Dans les hypothèses actuelles d'évolution de l'environnement, les résultats de l'ensemble de l'année 2005 seront inférieurs à ceux de 2004 ». Bongrain a d'ores et déjà prévenu que les plans d'actions engagés pour restaurer la croissance des résultats ne commenceront à produire leurs effets qu'en 2006, une nouvelle peu attrayante pour les investisseurs. Jeudi dernier, date de publication des résultats, le cours a même atteint durant la journée un point bas à 40,85 euros. La baisse du prix du lait, la consommation morose sur plusieurs marchés et la pression sur les prix de vente « ont contribué à la réduction des marges» a déclaré le groupe dans un communiqué. Les énormes bénéfices des industriels dénoncés par les producteurs de lait ne sont pas toujours au rendez-vous.