Grippe aviaire : le virus ne passera pas
Est-ce le syndrome de l’été 2003, de cruelle mémoire ? En tout cas, la rue de Varenne n’a pas manqué de faire savoir pendant tout l’été que ses services continuaient à travailler. Le service de presse a diffusé la bagatelle de 45 communiqués entre le 1er juillet et le 23 août, soit plus d’un par jour ouvré ! Cela n’a pas empêché le cabinet du ministre de tergiverser un peu sur la grippe aviaire. Alors que le ministère néerlandais annonçait le 16 août des mesures de confinement des volailles en raison du déplacement du virus vers la Russie et le Kazakhstan, la rue de Varenne attendra le 23 pour publier un « point de situation » et préciser que l’Afssa a été saisie du sujet trois jours auparavant. Entre temps, la grippe aviaire avait fait la Une des journaux. Passé par la moulinette du Conseil des ministres (du 25 août), cela donnait : « Les ministres chargés de la Santé et de l’Agriculture ont immédiatement saisi l’Afssa afin d’évaluer le risque d’expansion de l’épizootie vers l’Europe et de déterminer les mesures de protection avicoles à mettre en place. » Le nuage de Tchernobyl s’est bien arrêté pile à la frontière française, pourquoi les virus et les oiseaux ne feraient-ils pas de même ?
