Grippe aviaire et espoirs américains
Le ravage de la grippe aviaire en Asie du Sud-Est était un thème majeur de l’Exposition internationale avicole qui s’est tenue à Atlanta en fin de semaine dernière. Les industriels américains y ont considéré avec intérêt quels partis ils pourraient prendre de la situation en Thaïlande. Dans ce pays, 1er exportateur de viande de volaille en Asie et 4e à l’échelon mondial, les grosses usines dédiées à l’export ont dû s’arrêter. C’est le cas, entre autres de celle d’Integra (Cargill), spécialisée en découpes cuites. Les perspectives de réouverture sont lointaines, selon les observateurs qui se sont exprimés.
« Inévitablement, les autorités thaïlandaises devront adopter un large programme de vaccination, comme le Mexique en 1994. Cela retardera le retour des exportations d’au moins deux ans, à moins que les pays importateurs assouplissent leurs conditions. Ce qui est peu probable », rapporte le journaliste Simon Shane pour le site internet Meatingplace. com.
Le retrait de la Thaïlande apparaît comme une opportunité pour les Etats-Unis et le Brésil. Les exportations thaïlandaises se caractérisent par leur degré élevé d’élaboration et leurs faibles coûts. Elles sont destinées au Japon, à l’UE et aux voisins asiatiques. Il s’agit d’offrir des produits d’une qualité comparable à des prix d’environ 1 000 à 1 200 dollars la tonne, ont estimé les professionnels.
Ces derniers ont aussi admis que le Brésil est en bonne position pour s’aligner sur la valeur ajoutée thaïlandaise à l’aide d’une main-d’œuvre nombreuse. Mais les intégrateurs américains auraient la capacité de s’adapter rapidement. La nouvelle opportunité pourrait leur donner l’impulsion qui les aiderait à diversifier leurs exportations. Pour l’heure, celles-ci sont essentiellement constituées de pattes et d’arrières de poulet standard commercialisés comme des commodités.
Le Brésil n’est pas le seul compétiteur des Etats-Unis. Un expert, Gordon Butland de Rabobank International, a aussi cité la Chine, le Mexique et l’Inde ; un ensemble qui, avec le Brésil, a augmenté ses ventes de 10,4 % au cours de ces dix dernières années, le double de la croissance du marché mondial. En attendant, les carnets de commande du 1er exportateur mondial de viande de volaille se remplissent rapidement.