Grenelle : les IAA s’engagent à réduire leurs emballages
L’Ania, l’Ilec (réunion de 84 groupes de produits de grande consommation) et Eco-Emballages n’ont pas attendu les conclusions du Grenelle de l’Environnement pour présenter leurs engagements en matière de déchets. Alors que le groupe de travail du Grenelle sur ce sujet a été le seul à voir son temps de réflexion allongé, les trois organismes ont dévoilé hier leur grand plan de prévention et de recyclage des emballages ménagers. Articulé en trois points, il doit conduire d’ici 2012 à la réduction les déchets à hauteur de 1 kg/an/habitant, à l’augmentation par paliers du taux de recyclage des emballages ménagers (de 60 à 75 %) et à l’introduction progressive, à hauteur de 25 %, des produits recyclés dans les bouteilles et flacons en plastique. « Le Grenelle a préconisé une réduction des déchets de 3 kg par an et par habitant d’ici 2012. Les emballages veulent y contribuer pour un tiers » a déclaré Bernard Hérodin, directeur général d’Eco-Emballages. Plusieurs pistes vont être explorées pour diminuer le poids des emballages ménagers, avec notamment la réduction du volume à la source. Pour les PME, 3 500 jours d’accompagnement sont prévus d’ici 2010, grâce à un partenariat avec l’École supérieure d’ingénieurs en emballage et conditionnement. Pour les grandes et moyennes entreprises, des consultants extérieurs viendront sur site pendant un à deux jours pour proposer des solutions (1 000 diagnostics sont prévus d’ici 2011). Ces actions pourraient mener à une réduction de 10 à 15 % du volume d’emballages produits, soit une réduction de coût de 0,5 % du CA.
Plus d’incitations… et de taxes
En parallèle, le renforcement du recyclage doit être mis en œuvre, ce qui va nécessiter d’inciter plus fortement les collectivités locales et les citoyens « La taxe d’enlèvement des ordures ménagères n’est pas incitative. Quand à la redevance spéciale (pour les producteurs, artisans, etc.), elle existe depuis toujours, a été votée mais n’est pas appliquée. C’est pourtant un outil de responsabilité »déplore M. Hérodin, qui regrette aussi la focalisation excessive sur les emballages. Sur un total de 847 Mt de déchets, les particuliers ne pèsent que 30 M et les emballages ménagers 4,4.
Grâce aux actions de prévention et de recyclage, le gisement d’emballages ménagers, terme utilisé par la profession, a d’ailleurs régressé. La moindre consommation de certains produits et la disparition des sacs plastiques a aussi eu un rôle. La promotion de l’usage du recyclé doit aussi être effectuée dans le domaine des emballages plastiques, avec un seuil de 25 % à atteindre. En plus de tous ces objectifs chiffrés, l’information va être un chantier d’importance. Financé par une taxe prélevée auprès des industriels (400 M Eur), Eco-Emballages va mener un plan de communication avec les pouvoirs publics sur les gestes de tri, et créer un site internet.
À l’image du Grenelle, les actions à entreprendre sont dans leur phase de démarrage. Pour les mesures plus approfondies, l’Ilec et l’Ania ont confié une mission d’une durée de 6 mois à Eco-Emballages, avec un rapport qui sera présenté aux pouvoirs publics.