Grenelle : la réunion de la dernière chance
La FNSEA reviendra-t-elle à la table du Grenelle de l'environnement, ou en tous cas à celle de « l'intergroupe » consacré aux OGM ? Chacun, gouvernement et syndicalisme agricole, a en tout cas fait un petit pas vers l'autre depuis la grave crise qui a éclaté jeudi dernier après l'annonce par Le Mondeque le gouvernement s'apprêtait à lâcher la FNSEA sur l'autorisation des cultures en plein champ (lire notre édition d'hier). Ces derniers jours, Jean-Louis Borloo, maître d'œuvre du Grenelle de l'Environnement, assurait que la décision n'était pas prise, sans toutefois réellement convaincre.
Du coup les dirigeants de la FNSEA ont obtenu d'être reçus, ce mardi 24 septembre à 11 heures, par le ministre de l'Ecologie. « Du résultat de cette réunion dépendra notre décision sur le Grenelle de l'Environnent », a indiqué un porte-parole de la FNSEA. Vendredi soir, l'intergroupe de travail spécial -en l'absence des représentants des agriculteurs et des semenciers- aurait esquissé les bases du futur cadre législatif. Trois points auraient rallié l'accord de toutes les parties : la création d'une future Haute Autorité, l'abandon du seuil de 0,9% et l'exigence de traçabilité des produits.
On devrait de toute façon en savoir un peu plus cette semaine sur l'avenir des OGM comme sur les autres points abordés lors de ce Grenelle. Le ministre de l'Ecologie tiendra jeudi 28 septembre une conférence de presse pour présenter les propositions des différents groupes de travail. Un autre point pourrait à cette occasion constituer une nouvelle pomme de discorde entre le syndicalisme et le gouvernement : la question de la réduction conséquente des pesticides. Elle portera sur le volume déversé ou, comme le demande le réseau d'ONG Alliance pour la planète, sur le nombre de passages, c'est-à-dire d'épandages, dans les cultures. C'est un des points de débat, précise un autre expert des ONG, le chercheur en santé environnementale André Cicocella, qui évoque un délai de cinq ans.