Grande-Bretagne
Quand le rouge sera mis
La Food Standards Agency (FSA), l’équivalent de l’AFSSA, veut que tous les aliments soient pourvus dans les trois ans à venir d’un étiquetage spécial selon les couleurs : rouge, orange et vert. Le vert désignera des teneurs faibles, l’orange des teneurs moyennes et le rouge des teneurs fortes. Il s’agira de mettre en évidence les teneurs en sucre, en sel, en matières grasses ou acides gras saturés. Les techniques d’étiquetage sont à l’heure actuelle en expérimentation volontaire dans certaines entreprises : points, feux, « roue de la santé » etc. La Fédération britannique des industries alimentaires, elle, ne veut absolument pas entendre parler de ce projet. Les tests auprès des consommateurs qui ont été faits sont plutôt négatifs. Il n’est pas tenu compte de la consommation journalière, la confusion est complète chez beaucoup de consommateurs, le rouge signifie habituellement danger et produit déconseillé par le vendeur, le système peut être commercialement détourné dans certains cas etc. Les recommandations de la Food Standards Agency ne sont pas obligatoires actuellement, mais elles bénéficient du soutien du gouvernement et du Labour, le parti de Tony Blair. Deirdre Hutton, la directrice de la FSA fixe maintenant un délai de trois mois durant lesquels les entreprises concernées doivent faire connaître leur position. Elle exprime en outre des menaces à peine voilées en disant que si les entreprises persistent à refuser de suivre le souhait des consommateurs d’obtenir plus d’informations pour le respect de leur santé, il va falloir aborder la chose par un autre biais. En plus clair : par la loi !
Mais là il y a un « os » ! On ne voit pas comment le Labour pourrait présenter un projet ou une proposition de loi sur le sujet, puisque l’étiquetage des produits alimentaires est en fait de compétence européenne ! Il faudrait déjà que cette initiative fasse école sur le Continent et soit reprise par Bruxelles. Ce n’est donc pas une affaire définitivement insulaire…