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Granarolo tisse sa toile à l’international

Le deuxième groupe laitier italien dont la filiale française détient la marque Casa azzurra, est en fort développement à l’international grâce à deux leviers : la croissance externe et l’export.

Premier intervenant en Italie dans le lait de consommation devant Parmalat, deuxième dans les fromages frais après Galbani, et troisième dans les yaourts, Granarolo est la deuxième entreprise laitière italienne derrière le Français Lactalis qui détient Parmalat et Galbani. Modèle unique, la coopérative Gran latte, née en 1957 à Bologne en Emilie-Romagne, et qui rassemble 700 producteurs, a créé dans les années 80, une société par actions — Granarolo S.p.A. — qui assure la transformation et la commercialisation des produits finis. La séparation totale des deux entités date de 2000. Aujourd’hui, Granarolo est détenue à 77,48 % par Gran latte, 20 % par la banque Intesa et à 2,74 % par Coperlatte, une petite coopérative.

Ces deux dernières années, Granarolo a acquis sept entreprises commerciales et industrielles à travers le monde. « Nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 1,2 milliard d’euros en 2017. L’objectif est d’atteindre 1,5 milliard en 2021 », ambitionne Gianpiero Calzolari, président du groupe depuis 10 ans. « Jusqu’ici, toutes les opérations d’acquisition que nous avons menées étaient autofinancées. Nous sommes attentifs à l’endettement. Nous pourrions cependant entrer en bourse si une opportunité se présentait », poursuit-il.

Depuis que la France est devenue la première implantation à l’international en termes de chiffre d’affaires (154,500 M), suite au rachat de Codipal en 2012, le groupe n’a cessé d’avancer ses pions à l’international. Granarolo compte désormais sept autres filiales en Europe, en Espagne, Grèce, Suisse, Suède, au Luxembourg, dans les pays baltiques et en Grande- Bretagne où le groupe vient de reprendre une plateforme de distribution. Sur ses 25 usines, sept sont à l’étranger : trois au Brésil, une en Nouvelle-Zélande, une autre en Grande-Bretagne et deux en France.

 

DIVERSIFICATION ET INNOVATIONS

Prochaine destination : les États-Unis où le chiffre d’affaires réalisé se limite encore à 8 millions d’euros. « Nous avons un bureau commercial mais nous envisageons une implantation industrielle. Le but est que cette filiale devienne aussi puissante que la filiale française. Il y a un vrai potentiel pour les produits italiens aux États-Unis », justifie le président. Un autre levier devrait aider : la diversification. Depuis trois ans, Gianpiero Calzolari opère la transformation de Granarolo en une entreprise agroalimentaire intervenant dans les pâtes, le jambon et le vinaigre, le tout made in Italie (voire des produits frais végétaux). Ainsi, les activités non laitières totalisent désormais 22 % du chiffre d’affaires. « Cette stratégie vise à conquérir les marchés à l’international avec une offre globale car le made in Italie séduit. Elle est gagnante pour nos exportations de produits laitiers, rassure-t-il. En 2011, l’export atteignait 4 % du chiffre d’affaires. Il représente aujourd’hui 30 % de notre activité et nous visons 40 % en 2021. »

Et ce n’est pas tout. Granarolo mise aussi sur l’innovation produit. Le lait g+ en est un bel exemple. Il s’agit d’un lait délactosé et réduit de 30 % en sucre destiné à fabriquer du lait frais. Un nouvel atelier a été installé en 2017 dans les Pouilles moyennant un investissement de 8 millions d’euros. Autre nouveauté, Groksi, un snack 100 % fromage, issu du rachat de San Lucio en 2016. Deux lignes ont été installées en 2017 à Usmate, près de Milan, sur le plus grand site du groupe. Un produit qui devrait aider l’entreprise à augmenter ses exportations vers les États-Unis notamment. L’usine d’Usmate est par ailleurs spécialisée dans les fromages frais : mozzarella (pour 48 % des volumes), ricotta (25 %) et mascarpone (18 %). Elle occupe un terrain de 107 000m² pour une surface couverte de 28 000 m². C’est la deuxième usine laitière en Italie en termes de taille. Elle emploie 234 personnes et peut transformer 500 tonnes de lait et 600 litres de lactosérum par jour, ce dernier étant dédié à ricotta. Cet espace compte 9 lignes de fabrication de mozzarella en saumure en petit conditionnement d’une capacité de 85 tonnes par jour, 2 lignes de production et 7 lignes de conditionnement de mozzarella pour pizza et fromages à pâte filée (50 t/j), 7 lignes de ricotta (50 t/j), 3 lignes de mascarpone (40 t/j), 1 ligne IQF acquise en 2015 pour des marchés en Chine et en Corée (30 t/j), 2 lignes de pâtes fraîches (5 t/j) ainsi qu’une ligne de fromage fondu sans oublier les fours dédiés à Groksi. L’usine transforme 210 millions de litres de lait par an dont 70 % collectés en Italie ; le reste étant importé de France et d’Allemagne.

 

CHIFFRES CLÉS

Granarolo
• 1,2 Md d’euros de CA • 850 Ml de collecte, dont 8 % en bio
• 700 producteurs fournissant 80 % du lait transformé
• 2 900 employés
• 25 usines, dont 7 à l’étranger
• Fabrication : 34 % lait frais, 41 % fromage, yaourt et non laitier

En France
• 154,5 M d’euros de CA
• 18 % de part de marché (Casa azzurra, MDD, food, IAA, BtoB)

 

STRATÉGIE

« Soixante-cinq pour cent de la mozzarella que nous fabriquons est destinée au marché italien, 25 % aux pays européens et 10 % aux pays tiers. En France, notre marque Casa azzurra détient une PDM de 12 % en valeur et 9,8 % en volume sur le marché de la mozzarella, en deuxième position derrière Galbani (respectivement 25,9 % et 27,1 %) mais nous sommes leader en mozzarella di buffala avec 18 % de PDM en volume et 17,6 % en valeur (respectivement 12,4 % et 14,6 % pour Galbani). Le marché de la mozzarella en France est évalué à 22 225 tonnes dont 3 850 t pour la di buffala, dominé par les MDD qui représentent 57 % des PDM en volume et 48,9 % en valeur (IRI CAM P5) », expliquent la directrice marketing groupe et le directeur France.

Sophie Collot et Mauro Zuliano.

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