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Gélagri Bretagne veut atteindre une dimension européenne

Malgré une progression de sa marque, Gélagri Bretagne souffre de la baisse des prix du légume. Pour accroître sa compétitivité, 10 M Eur sont investis dans la restructuration et le développement de ses outils industriels.

Une progression de 6 % en volume (88 000 tonnes) comme en valeur (à 86 millions d'euros) : l'activité de Gélagri Bretagne, filiale légumes surgelés du groupe coopératif Coopagri Bretagne (Landerneau, Finistère) sur 2005 a de quoi réjouir son président du directoire. Frédéric Soudon relève qu'il n'avait plus observé pareille croissance depuis 1999-2000. « Les vagues de froid du début et de la fin de l'année ont renchéri le prix des légumes frais et dopé les ventes de légumes surgelés », explique-t-il.

L'exercice a permis de liquider les importants stocks de la campagne 2004. Gélagri Bretagne a également rencontré le succès commercial avec ses nouveautés (en moyenne 5 à 6 par an), principalement sur le segment des produits élaborés.

Poêlées asiatiques, trio de poivrons, poulets sarladaise et autres ont tiré les ventes de la marque maison « Paysan Breton » à 11 % du CA et renforcé la part des élaborés qui apparaissent à hauteur de 30 % du volume commercialisé.

Fermeture de Landerneau

Toutefois, la progression des produits élaborés ne transparaît pas forcément dans le chiffre d'affaires et encore moins dans le résultat, « à l'équilibre en 2005 », selon Frédéric Soudon. La pression du hard discount et la forte atomisation du secteur en Europe entraînent les prix du marché à la baisse. Gélagri Bretagne ressent d'autant plus cette tendance qu'elle réalise le gros de son activité auprès des marques de distributeurs et des premiers prix.

Aussi Gélagri Bretagne va-t-elle accélérer son orientation industrielle vers plus de compétitivité. Elle avait déjà annoncé l'année dernière son projet de construction en Espagne d'une usine de surgélation de légumes méditerranéens (poivrons, aubergines, courgettes, oignons) pour un investissement de 7 millions d'euros. Elle doit être mise en route en juillet. Cette année, la restructuration de l'outil industriel s'accélère avec l'annonce récente de la fermeture d'une de ses trois usines en Bretagne, celle de Landerneau et le transfert de ses volumes (environ 15 000 tonnes) vers le site de Saint-Caradec dans les Côtes d'Armor. Après un programme de 3 millions d'euros d'investissements sur 2006-2007, cette usine verra ses capacités portées à 30 000, puis 40 000 tonnes. Les 33 salariés de Landerneau devraient être reclassés dans les sites de Coopagri Bretagne.

Avec Loudéac (45 000 tonnes), Gélagri détiendra alors des sites « de dimension européenne », souligne Frédéric Soudon. Gélagri Bretagne compte franchir à moyen terme la barre des 100 000 tonnes de légumes commercialisés, et doper ses ventes à l'exportation à 30 % du chiffre d'affaires contre 21 % aujourd'hui. Gélagri Bretagne emploie 493 salariés équivalents temps plein.

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