Gaymard veut faire de la Bretagne «un laboratoire» de l’IAA
Un appel à « relever le défi de la valeur ajoutée en Bretagne » a été lancé hier par Hervé Gaymard, à l’occasion d’une rencontre à Rennes avec les organisations professionnelles agricoles et les industriels de l’agroalimentaire. Cette « nouvelle ambition », justifiée par les évolutions de l’OMC et de la Pac, vise à « maintenir le rang des productions bretonnes » et à « assurer une juste rémunération des efforts de l’ensemble de la filière ». Quatre grands axes sont proposés. Le ministre souhaite fédérer les énergies. Il s’agit de faire de la Bretagne un « laboratoire », dans le cadre du Partenariat national pour le développement des industries agroalimentaires (PNDIAA) présenté le 8 juillet par Nicolas Forissier, et d’encourager la Région à se porter candidate pour devenir un « pôle de compétitivité » agroalimentaire. Cela signifie aussi « favoriser des interprofessions fortes » et « poursuivre la dynamique de regroupement » notamment dans le secteur porcin, afin de réduire les coûts et améliorer la compétitivité. En matière d’innovation, le plan propose la mise en place d’un appel d’offres spécifique Développement/Innovation doté de plus d’un million d’euros.
Encourager la mobilité professionnelle volontaire
Le troisième volet vise à adapter les outils de production. Concernant l’industrie agroalimentaire, l’idée est d’encourager les initiatives innovantes des filières, comme la proposition par la filière laitière d’un fonds professionnel de structuration. L’objectif pour l’agriculture est de « maintenir le maximum d’exploitations viables», entre autres en encourageant la modernisation des bâtiments d’élevage bovins, en comprimant les charges fixes afin d’éviter les surinvestissements à l’installation, notamment grâce aux Cuma et aux ETA. On peut aussi noter la volonté d’augmenter de plus de 20 % les aides à la cessation volontaire d’activité laitière en 2004, d’abonder le fonds 2004 « préretraites » et d’engager une réflexion d’ensemble sur les dispositifs de cessation d’activité, dans le cadre de la renégociation du programme de développement rural national (PDRN) en 2005. Il est aussi question d’améliorer les conditions de travail par le développement des groupements d’employeurs, des services de remplacement et des Cuma, en relation avec le projet de loi de modernisation agricole.
Un dernier volet a pour ambition de « valoriser les compétences des hommes et des femmes ». Il s’agit de « tendre, pour l’agriculture, vers une parité de conditions de vie, de travail et de revenu avec les autres secteurs de l’économie ». En lien avec le projet de loi de modernisation agricole, « il faudra repenser la cohérence des dispositifs de reconversion et de cessation d’activité actuels de l’agriculture ».
Les premières orientations du PNDIAA seront présentées le 17 octobre à Paris au Salon International de l’Alimentation, par le secrétaire d’État à l’Agriculture Nicolas Forissier.