Gaymard : un dernier geste pour les Safer
La dernière sortie d’Hervé Gaymard comme ministre de l’Agriculture a été pour l’assemblée de la Fédération des Safer, le 25 novembre denier. Le nouveau locataire de Bercy a donné des apaisements et des garanties au Safer, en confirmant leur droit de préemption pour lequel le ministre allait « donner des instructions » aux commissaires du gouvernement. De même le ministre a donné des assurances sur le line entre le foncier et le droit à paiements uniques aux producteurs, et même pour que pendant la période transitoire de la réforme de la Politique agricole commune, les attributaires des Safer qui seraient privés des droits à paiements aient accès à des droits venus de la réserve nationale. C’est bien beau, mais tout cela a un certain coût, et on verra si le ministre des Finances souscrit d’un cœur joyeux à ces engagements. Sans compter que ce soutien sans faille accordé aux Safer n’est pas partout approuvé. Progressivement plus nombreuses sont les voix qui suggèrent qu’une certaine libéralisation du marché foncier agricole introduirait de la souplesse et une meilleure valorisation des terres. On a noté que la Coordination rurale, de son côté, avait demandé outre le « respect du droit de propriété » que le rôle des Safer soit limité aux opérations foncières liées à au seul aménagement d’intérêt public. Le très libéral ci-devant président des Jeunesses giscardiennes et aujourd’hui ministre Dominique Bussereau pourrait bien n’être pas insensible à ce genre d’arguments.