Gaymard, promu, est remplacé par Bussereau
Nicolas Sarkozy parti pour prendre la tête de l’UMP, Jacques Chirac a refondu le gouvernement en privilégiant ses proches. Son protégé Hervé Gaymard devient, à 44 ans, numéro deux du gouvernement. Cité depuis plusieurs mois comme candidat à la présidence de l’UMP puis finalement prétendant au poste de ministre des Finances, les parieurs ne le donnaient plus gagnant depuis quelques semaines. Jacques Chirac avait quelque peu brouillé les pistes le 21 octobre dernier en intervenant sur le dossier agricole et en annonçant en présence d’Hervé Gaymard la prochaine mise en chantier d’une loi d’orientation agricole. Certains voyaient aussi un obstacle dans le fait que sa femme, Clara, dirige l’Agence française pour les investissements internationaux (Afii), un organisme sous tutelle de Bercy.
L’homme de confiance du président et spécialiste des dossiers économiques a malgré tout accédé hier à son souhait de quitter le ministère de l’Agriculture. Et c’est Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat au budget, qui le remplace. Il s’agit là d’une surprise. Nicolas Forissier, nommé au printemps secrétaire d’Etat à l’agriculture, à l’alimentation, à la pêche et aux affaires rurales, était naturellement pressenti pour succéder à Hervé Gaymard. Quelques mois ne lui auront sans doute pas suffi pour connaître les dossiers et convaincre les professionnels des filières agricole et agroalimentaire.
Dominique Bussereau ne connaît pas plus le dossier agricole, si l’on excepte celui spécifique du cognac qu’il a longtemps géré en tant que conseiller général (depuis 1985) et député de Charente-Maritime (1986-1988 et 1993-2002). Sa promotion au ministère de l’Agriculture tient surtout à son indéfectible loyauté envers son ami Jean-Pierre Raffarin et aussi au rôle qu’il a joué aux côtés d’Hervé Gaymard et de Renaud Dutreil dans la fondation de l’Union en mouvement à l’origine de la création de l’UMP.
Dominique Bussereau a entamé sa carrière en 1976 en tant que chargé de mission au sein du cabinet du ministre de l’intérieur, Michel Poniatowski. Il a ensuite occupé les fonctions de conseiller technique de Jean-Pierre Soisson, alors ministre de la Jeunesse et des Sports, avant de rentrer dans le privé (à la direction commerciale de la SNCF, à la direction des relations extérieures de l’école supérieure de commerce de Paris puis en tant que conseiller en entreprise). Il devient secrétaire d’État aux Transports et à la Mer en mai 2002. Il y restera jusqu’en mars 2004, date à laquelle il est nommé à la tête du budget et de la réforme budgétaire. Rue de Varenne, il aura à gérer plusieurs dossiers importants : la réforme du ministère, la loi d’orientation agricole et dans les tout prochains jours le dossier viticole et l’épineux problème de l’équarrissage.