Gasoil : les pêcheurs bretons s'inquiètent
        
      
      
      Sans fonds de prévention des aléas à la pêche (FPAP), les pêcheurs du pays bigouden (pointe sud-ouest du Finistère) craignent la fragilisation économique de leurs armements, ont expliqué la semaine dernière les professionnels de la pêche au Guilvinec (Finistère). Le Fonds mis en place par l'État en 2004 pour amortir la flambée du gasoil dans le bilan des armements en période de cours hauts du pétrole a en effet été suspendu fin 2006, mais les pêcheurs ont reçu tout récemment les derniers paiements de compensation.
Le FPAP fonctionnait de la manière suivante : selon le niveau de prix du litre, il reversait en compensation à l'armateur entre 5 et 11 centimes environ du litre. La fédération bretonne de la coopération maritime -la distribution du carburant constitue une des principales attributions de ses adhérents- a mesuré l'impact de l'arrêt de cette aide directe.
« Il nous faut un autre levier »
Avant la mise en place du FPAP, le gasoil « pêche » avait été mis en vente, sur toute l'année 2003, au prix moyen de 0,2405 euro (source : coopérative maritime du pays bigouden). Lorsque les prix avaient commencé à monter, le FPAP avait parfaitement joué son rôle d'amortisseur en 2004 et 2005, maintenant le prix à 0,24 puis 0,2880 euro (aide de 5 centimes en 2004, 11,3 centimes l'année suivante).
Mais en 2006, le FPAP a montré ses limites, avec seulement 7 centimes par litre reversés aux pêcheurs alors que le prix du gasoil « pêche » flambait à 0,4480 euro. La fédération bretonne de la coopération maritime a réalisé une projection analytique en annualisant le prix du gasoil 2007 (0,435 euro sans aucune aide, au 8 mai dernier). Résultat, un excédent brut d'exploitation en nette baisse, surtout pour les grandes unités.
« Si nous avons toujours du mal sur les carburants, il nous faut un autre levier, comme la préférence communautaire qui nous permettrait d'améliorer les prix de vente », a commenté René-Pierre Chever, secrétaire du comité local des pêches du pays bigouden en direction du futur gouvernement. Ou la mise en place d'un fonds similaire.
Le temps presse car plusieurs unités de 20 à 24 mètres du quartier maritime du Guilvinec pourraient arrêter prochainement, selon Daniel Carrot, président de la Fédération bretonne de la coopération maritime et de la caisse régionale du Crédit Maritime du Finistère.
 
        
     
 
 
 
 
 
