Fuel : appel au secours des serristes du Finistère
Après les pêcheurs, les serristes de tomates réclament à leur tour des mesures pour soulager leur trésorerie lestée d'un coût énergétique de plus en plus lourd, a fait savoir vendredi la FDSEA du Finistère, premier département français de serres chauffées. « On estime à un tiers le nombre des exploitations actuellement dans le rouge », souligne Gilles Le Bihan, président de la section des cultures sous serre au premier syndicat agricole départemental.
Le Finistère arrive en tête d'une région Bretagne forte de 250 exploitations de production de tomates qui déploient leurs cultures sous près de 350 hectares (2500 emplois). Leur principale source d'énergie au démarrage des cultures, à la fin de l'hiver : le gaz dont ils craignent voir le prix fortement augmenter à la prochaine réévaluation, en janvier. Logiquement, son prix devrait suivre celui du fioul (un tiers des exploitations) qui a progressé « de 75 % entre janvier et octobre de cette année », selon la FDSEA.
50% du coût de revient
Or la part de l'énergie représente désormais 50 % du coût de revient d'un kilo de tomate, contre 20 % il y a trois ans, poursuit l'élu syndical, producteur de tomates lui-même. Une situation difficilement tenable à court terme. « Trois à quatre exploitations ont d'ores et déjà annoncé que sitôt la campagne 2007 achevée, ils ne remettront pas en culture début 2008, faute d'une trésorerie suffisante ». Les producteurs ne veulent pas se contenter de la seule réduction de la TIPP, qui équivaut selon eux à diminuer de 10 euros le prix de la tonne de fuel, qu'il paient 400 euros. Ils appellent les pouvoirs publics à décider des mesures techniques.
Ils veulent payer l'énergie hors taxe pour récupérer trois mois de trésorerie -délai pour récupérer la TVA, demandent des subventions pour aider à l'équipement en écrans thermiques du quart des serristes (20 % d'économie d'énergie). Ils veulent aussi que l'utilisation de la cogénération ne soit pas limitée à cinq mois, mais étendue à douze pour que des exploitations plus petites investissent dans cette voie. Enfin, la FDSEA demande des aides à l'expérimentation de pompes à chaleur.