Fruits : les propositions de l’Union des grossistes
Soucieuse d’apporter « une contribution accessible aux acteurs du marché dans une période particulièrement déprimée», l’Union des grossistes (UNCGFL) demande aux Pouvoirs Publics de suspendre temporairement la communication des cotations des produits en crise afin de ne pas influencer les marchés publics. « Il ne s’agit pas,explique Bernard Piton président de l’Union, de suspendre les cotations, mais d’en limiter leur diffusion. Nous avons recommandé à nos adhérents de ne pas faire d’offres ou de facturation en dessous des prix objectifs demandés par Mr Sarkozy. Or, 80% des prix des marchés publics sont formés sur la base des mercuriales des marchés physiques les plus proches. Il est donc important d’éviter les interférences, car paradoxalement, les mercuriales nous obligent à vendre aux prix qu’elles mentionnent, même si elles sont au dessous des prix recommandés pour assurer un revenu minimum aux producteurs. Il est donc essentiel de trouver une solution à ce problème.»
L’alternative prônée par l’Union, mais qui paraît fort improbable, serait de caler les mercuriales sur les prix préconisés par le ministère de l’Economie et des finances, (1,20 €/kg pour la pêche et la nectarine, 0,85€/kg pour la tomate, et 1,05 € pour le melon). L’Union a interpellé le ministère pour connaître la validité de la procédure. Enfin, dernière recommandation : continuer de donner la priorité aux productions de proximité en défendant au mieux les prix cibles. Jusqu’à présent, les grossistes avaient été plutôt discrets sur la crise. Mais les critiques se multipliant à leur encontre, l’Union à choisi de se prononcer contre les initiatives en cours. « La pire des solutions serait l’instauration d’un prix minimum qui gèlerait les transactions dans un marché traumatisé et serait contreproductif pour l’écoulement des produits concernés ». « Lorsque l’on bloque une variable des marchés, souligne M. Piton, en l’occurrence le prix, le risque est de voir s’accroître la pression d’ajustement sur les volumes. Par ailleurs, si le principe d’un prix minimum est retenu, provocant une multiplication des invendus sur le marché intérieur, les grossistes ne tiendraient pas plus de 48 heures sous la pression de leurs fournisseurs.»