Fruits et légumes : le taux de couverture ne s’améliore pas
Soutenu par les excellentes performances des vins, le solde du commerce extérieur français (+8,7 Mds Eur en 2006) ne connaît pas la même embellie dans le secteur des fruits et légumes. Selon les derniers chiffres publiés par Ubifrance, le taux de couverture, qui mesure le rapport exportations/importations, continue de se réduire sur le long terme dans le secteur des fruits et légumes transformés pour atteindre 62 % des besoins. Le solde s’est également dégradé de 8,7 % en 2006, pour atteindre un déficit de 877 M Eur (contre 513 en 2001). Si le taux de couverture des fruits transformés reste stable (soutenu par les confitures et purées), la plupart des grands postes sont déficitaires et notamment les conserves de légumes avec une forte hausse des importations (des pays tiers vers la France, elles progressent de 24 %).
En conserve de légumes et de maïs doux, le déficit passe en un an de 7 à 46 M EUR et de 5 à 21 M Eur en champignons. Sur un plan géographique, la majorité des échanges s’effectue avec l’Europe à 25, mais la part des pays tiers, bien que relativement réduite (27 % en valeur des importations et 17 % des exportations), est « plutôt en hausse» note Ubifrance, soulignant que certains d’entre eux « peuvent être des fournisseurs à ne pas négliger », comme la Turquie, la Chine ou le Maroc.
Sur le segment des fruits et légumes frais, le déficit s’est légèrement contracté entre 2005 et 2006, passant de 1,92 à 1,83 Mds Eur mais s’explique en partie par des prix d’achat plus faibles sur les fruits, et des prix à l’export plus forts sur les mêmes produits.
Une embellie pour les exportations de pomme
Le différentiel s’est légèrement accru en faveur des exportations, passant de 2,03 à 2,08 Mt fruits et légumes confondus. En termes de produits, les exportations de pomme « connaissent une embellie, notamment avec un bon début de campagne qui a permis une bonne valorisation des pommes françaises » selon Ubifrance. La hausse des volumes (654 000 t contre 611 000 en 2005), combinée à un prix moyen de vente de 0,67 euro/kg (contre 0,62) a permis de dégager 439 M Eur d’exportations (382 M Eur en 2005), avec une reprise des ventes vers le Royaume-Uni.
Du côté des importations, l’Espagne dépasse le milliard avec les fruits frais (de 980 à 1 009 millions) et accentue ses ventes de légumes frais à la France, qui passent de 576 à 598 M Eur. Le segment des surgelés dont beaucoup de grands postes sont déficitaires, compte parmi ces derniers les fruits et légumes.
Les premiers cités voient le solde passer de -125 à -162 M Eur, avec des exportations quasi inexistantes, tandis que les légumes et préparations surgelées cèdent du terrain aux produits en provenance de l’étranger. Devant un poste export stable, la seule hausse des importations augmente mécaniquement le déficit, qui passe de -153 à -176 M Eur. Située en bordure du secteur, la pomme de terre est la seule à pouvoir redonner le sourire à la France avec des exportations en hausse de 20 % à 1,8 Mt et un bond spectaculaire en valeur à 390 M Eur, soit +45 % compte tenu des faibles disponibilités.