Fruits d’été : vers une année « normale » ?
Les perspectives de récolte de fruits d’été sont probablement l’un des moments les plus attendus du printemps. L’occasion de dégager quelques tendances pour la campagne à venir. Ainsi en pêche et nectarine, le marché européen devrait-il se dérouler dans un contexte de production normal ou presque. Seule la Grèce a eu cette année à pâtir d’un gel extrême qui a mis à mal les vergers de pêches Pavie destinées à l’industrie.
Au final, la production européenne de pêches et nectarines devrait atteindre 2,87 millions de tonnes, dont 1,47 Mt pour la pêche (-2 %), 1,40 Mt pour la nectarine (+ 1 %) par rapport à l’année dernière. L’Espagne, épargnée par les incidents climatiques devrait progresser de 10 %en volume, la Grèce, compte tenu du gel, reculer de 6 %. L’Italie recule de 3 % tout comme la France dont les estimations laissent entrevoir un recul de 4 % avec 420 000 t envisagées, réduction structurelle liée au recul des surfaces de vergers.
Pour Laurent Favel, représentant de la section pêche du Bassin Rhône-Méditerranée, la configuration de 2006 ressemble comme deux gouttes d’eau à celle de 2001, « année qui ne nous a pas laissé de mauvais souvenirs » plaide-t-il. En abricot, l’Italie devrait être en mesure de mettre en marché 208 000 t, la Grèce 68 700 t, l’Espagne 136 245 et la France 173 000 pour un total européen de 587 000 t en augmentation de 3 % par rapport à la dernière campagne et de 18 % en regard de la moyenne 2000-2004.
La Grèce affichera la progression la plus importante, + 51 % par rapport à 2005, l’Espagne + 21 % tandis que l’Italie, dont certaines régions ont été victimes de pluies importantes à la floraison et la France reculeront respectivement de 10 et 3 %. L’offre plus importante que d’habitude en début de saison, et plus allégée ensuite à cause du retrait italien, devrait permettre un bon étalement de la commercialisation. Enfin, en melon, des risques de collision existent dès la semaine prochaine entre les productions marocaines en forte augmentation et retardées par les conditions climatiques et les melons espagnols. En France, la production devrait être en léger recul à 283 000 t, contre 294 076 récoltées l’année dernière.