Fronde anti-Mercosur au sommet de l’Elevage
La grande Halle d’Auvergne, nouveau lieu d’exposition du sommet de l’élevage est chauffée à blanc avant la visite aujourd’hui de Jean-Pierre Raffarin et Hervé Gaymard. Une motion dénonçant les tractations actuelles entre l’UE et les pays du Mercosur ainsi que celles de l’Organisation mondiale du commerce leur sera présentée. Les deux ministres pourront mesurer l’ampleur de la mobilisation au nombre de visiteurs arborant un autocollant « Non à la délocalisation de notre élevage». A l’origine de ces actions, les éleveurs du berceau des races à viande ont reçu le soutien de divers représentants de la filière bovine européenne. Les Italiens Luigi Cremonini, gros industriel transalpin de la viande, Paolo Falcieri, de la structure coopérative Conazo et l’espagnol Javier Lopez de l’association d’engraisseurs Asovac, tous présents à un colloque hier sur les broutards, ont signé cette motion.
Un plan bâtiment
Celle-ci souligne que les « marchandages actuels» font fi de tous les efforts entrepris par les éleveurs et les filières à la demande de la société européenne « en matière de bien-être animal, de conditions sanitaires de sécurité des aliments et de traçabilité.» Les éleveurs y dénonçent la concurrence « déloyale» des produits d’importation, liée à « l’absence de préoccupation sociale et environnementale, la mauvaise répartition des richesses, les conditions sanitaires inquiétantes ».
L’accent est mis sur l’importance de l’agriculture dans l’économie rurale. Enfin, le document souligne le risque que l’Europe perde son indépendance alimentaire.
Cette année, 50 000 visiteurs sont attendus au Sommet par quelques 650 exposants. L’événement prend une dimension de plus en plus internationale, avec 800 étrangers. Cette 13e édition est marquée par la présence de 500 animaux supplémentaires du Concours national limousin.
L’intervention de Jean-Pierre Raffarin ce vendredi est particulièrement attendue. Il doit lancer le plan de modernisation des bâtiments d’élevage. Celui-ci devrait bénéficier d’un budget de 65 millions en 2005 et 120 millions en 2006.