France-Allemagne : convergences agricoles
Dominique Bussereau et son homologue allemand Horst Seehofer, en visite hier à Paris, ont affiché un front uni sur les dossiers agricoles du moment, lors d’une conférence de presse à Paris. Les deux hommes ont notamment affiché leur volonté de mener un combat commun contre la grippe aviaire, le gouvernement allemand ayant donné une suite favorable à la demande française de création d’une « force d’intervention commune », susceptible de dégager des positions identiques en matière de prévention.
Sur la même longueur d’ondes que Dominique Bussereau sur les négociations à l’OMC (« il n’y aura pas de nouvelles avancée agricole sans l’application du principe de réciprocité par les autres Etats », ont scandé les deux hommes), Horst Seehofer a accueilli avec intérêt le memorandum français sur la Pac, qui a été remis hier au ministre allemand. Dominique Bussereau est resté évasif sur son contenu, précisant qu’il serait rendu public une fois que les différents Etats-membres y auraient apporté leurs contributions. Il contient une « défense et illustration de la Pac, injustement attaquée ces derniers mois», a concédé le ministre et des « pistes» visant à son amélioration, notamment sur la gestion de crises . M.Bussereau a obtenu de la présidence autrichienne que le texte du memorandum soit à l’ordre du jour du prochain conseil des ministres de l’Agriculture, le 13 mars prochain.
Les deux pays, qui ont convenu d’échanger des membres de leurs cabinets respectifs, ont également convenu de se concerter sur la question des OGM. Le ministre français de la Recherche déposera au conseil des ministres du 8 février un projet de loi sur la coexistence entre OGM et non OGM. De son côté Horst Seehofer a annoncé une consultation de l’opinion allemande sur la question du génie génétique « vert », sans se prononcer sur une éventuelle remise en cause de la réglementation sur la coexistence adoptée par son prédécesseur, Renate Kunast.
Enfin, sur la question de l’allègement de la fiscalité sur les biocarburants, le nouveau ministre allemand, arrivé à son poste en novembre dernier, est resté prudent, évoquant les difficultés budgétaires actuelles de l’Allemagne.