Fragile rebond sur les marchés

Selon le département américain à l'Agriculture (USDA), 20 % des surfaces semées aux États-Unis sont récoltées. Par le passé, à cette date, en moyenne 35 % du soja était déjà moissonné. Les récoltes ont été entravées par des pluies qui ont abondamment arrosé le Corn Belt. Pendant ce temps, les premiers semis ont démarré au Brésil. Mais l'ambiance n'y serait pas euphorique. L'inquiétude des producteurs sud-américains vis-à-vis du niveau actuel des prix du soja s'amplifie. Cela pourrait remettre en cause une partie des intentions de semis au Brésil ou en Argentine, notamment dans des régions éloignées des ports d'exportation où les prix actuels offerts aux agriculteurs ne couvrent même pas les coûts de production.
En dehors du retard des moissons et des incertitudes sur les semis sud-américains, d'autres facteurs de soutien ont vu le jour. Au 1er septembre, les stocks de soja américain s'élèvent à peine à 2,5 millions de tonnes (Mt) alors que les opérateurs s'attendaient à plus de 3,4 Mt. Les exportations de graines US se portent bien aussi. À fin septembre, elles totalisent 1,44 Mt alors que l'an dernier à la même époque, elles ne parvenaient même pas à franchir la barre du million de tonnes. Dans ce contexte, les cours des graines de soja à Chicago ont repris quelques dollars ces derniers jours. Mais la publication des chiffres USDA vendredi dernier, avec une récolte encore revue à la hausse aux USA, pèse sur la tendance en ce début de semaine.
Colza : volume élevé de triturationAvec le soutien du soja auquel s'ajoute la remontée des huiles végétales, le marché européen du colza se trouve dans de meilleures conditions. Grâce à la compétitivité de leur huile, dans les filières alimentaire et biodiesel, les graines de colza offrent des marges rémunératrices aux industriels.
C'est sans doute ce qui explique le volume élevé de la trituration en Europe durant cette première partie de la campagne. En juillet, il s'élève à 1,7 million de tonnes soit 0,3 million de tonnes de plus que l'année dernière pour le même mois. Les chiffres pour le mois d'août semblent confirmer cette tendance. Par ailleurs, les intentions de semis dans l'Union européenne pour la récolte 2015 seraient en baisse. À l'exception de la France où elles devraient peu varier, on prévoit une diminution plus ou moins importante dans les autres États membres principaux producteurs. Seule ombre au tableau : le pétrole se dégrade.
Les prix ont donc renoué avec la hausse jusqu'à vendredi dernier où ils sont repartis à la baisse dans le sillage du soja.