Forte progression des cours du colza européen
Les cotations du colza français et européen ont connu un net rebond sur la semaine, entraînées à la hausse par la fermeté de celles du soja américain, du canola canadien, des huiles et du pétrole.
Période du 15 au 22 novembre. Les prix de la graine de colza ont repris leur marche en avant cette semaine, gagnant aux alentours de 10 €/t, que ce soit sur Euronext ou les places physiques françaises. Premier élément haussier : la progression du soja américain sur Chicago, engendrée par la forte demande internationale. L’USDA estimait en semaine 46 les chargements à l’export américains à plus de 2,6 millions de tonnes (Mt), alors que le marché ne s’attendait qu’à un volume compris entre 1,7 Mt et 2 Mt. Des achats techniques ont également contribué à la hausse des prix, éclipsant la fin de la collecte américaine, qui s’est terminée dans de bonnes conditions, et de la bonne avancée des semis en Amérique latine. Du côté des huiles, les conditions climatiques sont sèches en Asie du Sud-Est, constituant la principale raison de la hausse des prix de l’huile de palme sur le marché à terme de Kuala Lumpur. La baisse du ringgit face au dollar a également joué. Ajoutons à cela la fermeté de l’huile de soja américaine, entraînant dans son sillage l’huile de colza européenne. Les cours du canola canadien sur Winnipeg ont eux aussi connu une forte progression, en raison des chutes de neige qui perturbent la fin de la récolte. Selon un analyste, il reste entre 8 % et 10 % de surfaces à couper. La demande internationale est bien présente, avec notamment l’achat pakistanais de 60 000 tonnes (t) de produits canadiens.
Les prix en fob Moselle passent la barre des 400 €/t
L’écart de prix entre canola canadien et colza européen s’est nettement réduit, limitant les possibilités d’importations pour les triturateurs européens et français, et accentuant le contexte haussier. Alors que l’activité sur le marché hexagonal est plutôt calme, le rythme des affaires pourrait s’accélérer, avec des prix passant la barrière psychologique des 400 €/t, notamment en fob Moselle, de nature à séduire les vendeurs. Ajoutons à cela la hausse des cours du pétrole, consécutive aux déclarations de la Russie et de l’Iran, optimistes quant à l’application de l’accord sur la limitation de la production mondiale. Notons que l’observatoire des cultures européennes, Mars, estime au 21 novembre les rendements de colza de l’UE stable en octobre, à 3,21 t/ha.
Du côté des protéagineux, le marché est toujours à l’arrêt. Quelques affaires en portuaires sont signalées pour du pois jaune. La flambée des cours mondiaux du pois chiche incite des importateurs mondiaux, tels que l’Inde, à se rapatrier sur le pois jaune français. Sur le marché intérieur, pois fourrager et féverole fourragère peinent à trouver preneurs.