Forte accélération de la baisse
Le marché des céréales est durement affecté par la crise financière européenne qui rend les investisseurs excessivement prudents, mais le sensible recul des cours devrait redonner de la compétitivité au blé français à l’exportation, mise à mal par la concurrence.
Période du 16 au 22 novembre. 500 000, 400 000, 200 000 tonnes ? Les chiffres varient sensiblement selon les observateurs, concernant l’achat de blé par l’Algérie auprès de l’Argentine, du Paraguay et de l’Uruguay, mais quel que soit le volume (le chiffre évoqué le plus souvent est de 400 000 tonnes), le signal est fort pour les exportateurs européens et particulièrement français. Hors la perte de débouché pour le blé français sur son marché favori que représentera cette opération, cet achat démontre notre perte de compétitivité sur le marché mondial, devant une concurrence multiple, qu’elle vienne de la zone mer Noire, du continent sud-américain ou de l’Australie. Les États-Unis sont d’ailleurs dans le même cas que la France. Les exportations françaises ont connu un bon rythme depuis le début de la campagne, par rapport à l’objectif fixé par FranceAgriMer, avec 3,4 tonnes chargées au 31 octobre, c’est-à-dire au tiers de la campagne, pour 8,6 millions de tonnes prévues pour l’ensemble de la campagne. Par ailleurs, la Commission a continué de délivrer des certificats d’export à un rythme soutenu et les chargements à Rouen ont dépassé les 220 000 tonnes, deux semaines d’affilée. Mais, il n’y a pas de grosses affaires en vue dans les prochains mois et les 240 000 tonnes encore achetées par l’Égypte la semaine dernière, d’origine mer Noire, confirment bien le choix égyptien de fournisseur. Le blé français, malgré la baisse du dollar, ne peut dans l’immédiat que subir une baisse des prix. Celle-ci se précise depuis deux semaines et plus nettement ces derniers jours, avec le net passage sous la barre des 180 euros, sur le marché à terme Euronext comme sur le marché de gré à gré (voir dans la colonne ci-contre, les cotations au 22 novembre).
Le maïs français reste attractif
Outre ces problèmes commerciaux, le marché est durement affecté par la crise financière européenne qui rend les investisseurs excessivement prudents. Cependant, le sensible recul des cours devrait redonner de la compétitivité au blé français à l’exportation et également sur un marché intérieur qui s’intéresse au blé fourrager anglais.
Le maïs français et plus généralement européen reste attractif sur le marché communautaire et sur le pourtour méditerranéen (ce qui ne doit pas faire oublier le récent achat de 50 000 tonnes de maïs ukrainien par l’Algérie), mais les prix sur le marché physique se plient à la tendance baissière contagieuse du blé. Malgré la confirmation d’une partie des cultures de maïs fourrage vers le grain, l’Association générale des producteurs de maïs a rectifié en baisse ses précédentes estimations de récolte de maïs grain, les ramenant de 16,4 à 15,8 millions de tonnes, ce qui demeure remarquable.
Une fois encore, l’orge fourragère tranche dans cette orientation faible du marché céréalier par une grande fermeté en portuaire.