Fort rebond sur fond météorologique

Période du 17 au 23 juin. Le rebond des cours du blé qui a suivi la forte baisse du 15 juin, s'est consolidé avant de s'accélérer nettement en ce début de semaine. Le 22 juin, Euronext clôturait l'échéance septembre à 181,50 euros, récupérant 5 euros en une semaine. Le marché reste toujours très réactif aux conditions climatiques, non plus seulement à celles de l'autre côté de l'Atlantique ou du bassin mer Noire, mais aussi de proximité, dans l'Hexagone et chez nos voisins européens. Nos partenaires allemands, entre autres, ont revu en baisse leur prévision de production. Le déficit hydrique en Nord-Loire est pris en compte dans le « crop rating » de Céré'Obs qui note l'état des cultures de blé pour la période du 8 au 15 juin à 85 % de blé bon à très bon, contre 87 % pour la période du 1er au 8 juin et 89 % pour la période précédente. C'est un facteur de fermeté qui accompagne la nette reprise de Chicago, pour raison météorologique également et un tassement de l'euro. Les producteurs, qui entament les moissons d'orge d'hiver, sont peu au marché, espérant que le redressement des prix va se confirmer. Le volume de transactions reste donc réduit, faute d'offres. La demande de la part de l'exportation est également calme, par manque de compétitivité du blé français actuellement, mais les cours du physique s'alignent à la hausse. L'allègement des stocks prévu par France (voir notre dernière chronique) contribue aussi au raffermissement. Les premières rentrées d'orge d'hiver corroboreront-elles les notes en retrait de Céré'Obs qui sont descendues de 86 % de bonnes à très bonnes à 85 %, après avoir atteint 88 % ?
Stocks réduits en blé durL'orge ne connaît pas de problème de dégagement, les exportateurs étant quasi assurés de la demande chinoise jusqu'à la mi-septembre. Les derniers bilans prévisionnels de France ont porté à 3,65 millions de tonnes (Mt) les objectifs d'exportations vers les pays tiers (majoritairement la Chine), soit quelque 650 000 t de plus que vers l'Union européenne, un débouché qui s'est réduit compte tenu des cours élevés entretenus par la demande chinoise. Ce sera, avec le cas exceptionnel du blé dur, le seul stock en retrait sur l'an dernier. La prévision de stock de maïs a certes, elle aussi, été réduite par FranceAgri-Mer, mais elle reste lourde avec 3,4 Mt. Au 1er mai les stocks en organismes stockeurs atteignaient encore 4,7 Mt, contre 3,5 l'an dernier, et la compétitivité de l'offre française par rapport à l'Ukraine, sur le débouché communautaire, s'est émoussée. Pierre Gautron