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Fort décrochage du blé tendre

Le risque de déficit hydrique pour les cultures du nord de la Loire n'en est pas encore au stade de la menace, mais les précipitations du dernier week-end ont pour beaucoup contribué au net repli des cours du blé, en vieille comme en prochaine récolte.

Période du 22 au 28 avril. Le Conseil international des céréales (CIC) peaufine ses projections sur la campagne 2015/2016 qu'il faut prendre avec précaution à cette époque de l'année, alors que les moissons peuvent encore réserver bien des surprises et que l'on en est encore au stade des prévisions pour le bilan 2014/2015. Les chiffres du CIC auront donc bien des occasions d'être rectifiés dans les prochains mois. Le grand enseignement que l'on peut en tirer pour le moment est que la prévision de consommation de céréales à 1,970 milliard de tonnes serait, pour la prochaine campagne, supérieure à la production de 1,947 milliard de tonnes. Mais la saison 2015/2016 débutera avec le lourd stock de report laissé par la présente, à 438 millions de tonnes. Le stock de maïs demeurerait lourd, bien qu'en retrait de 17 millions de tonnes sur celui présumé de cette campagne (198 Mt) et le stock de blé se maintiendrait à un haut niveau, à 194 millions de tonnes. Ces projections participent à la pression sur les prix, mais dans l'immédiat, c'est encore le weather market qui oriente la tendance. Aux États-Unis, comme en Europe et notamment en France, l'amélioration des conditions climatiques continue de peser sur les prix. Les cours du blé sur Euronext ont fortement décroché en début de semaine pour s'afficher à 179,50 euros pour l'échéance mai, le 27 avril, et les cotations pour la prochaine campagne évoluent dans le même sens. Dans l'Hexagone, l'état des cultures est excellent avec un blé tendre noté à 91 % « bon à très bon » contre 74 % il y a un an et une orge d'hiver à 90 % contre 75 %. Les pluies tombées durant le dernier week-end ont rassuré, et bien qu'attendues, ont largement contribué à la baisse. Intervient aussi, dans cette tendance, la remontée de l'euro qui frôle 1,09 dollar, et l'annonce d'une belle récolte chez l'un de nos principaux clients, le Maroc, constitue aussi un facteur de pression.

Regain d'intérêt pour le blé fourrager

Néanmoins, les tirages massifs de certificats d'exportation permettent d'espérer un bon dégagement du stock durant les prochains mois. À noter, sur le marché intérieur et nord communautaire, un regain d'intérêt des fabricants d'aliments du bétail pour le blé fourrager. L'orge subit le contrecoup de la baisse du blé, mais compte tenu de la solidité de la demande chinoise, la fin de campagne n'inspire pas d'inquiétude. Ce qui n'est pas le cas du maïs pour lequel la demande espagnole se tasse, l'offre ukrainienne se faisant plus agressive. La fin de campagne s'annonce difficile.

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